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Francos de Montréal

La magie de -M-, la reine Marjo et la beauté de Philippe B.

La magie de -M-, la reine Marjo et la beauté de Philippe B.
-M- a mis le feu à la salle Wilfrid-Pelletier / Victor Diaz Lamich/Francos de Montréal

La 34e présentation des Francos de Montréal est en cours depuis jeudi soir. Compte-rendu des concerts de -M-, de Marjo et de Philippe B. lors de ces trois soirées.

-M-, comme magique

Vers 23h15, jeudi, -M- était debout dans une loge du balcon de la salle Wilfrid-Pelletier, guitare pointée vers le ciel, balançant ses solos torrides durant Je dis Aime pendant que la foule en liesse chantait à tue-tête. Une image forte et symbolique de ce qui venait de se passer depuis deux heures lors de cette soirée d’avant-première des Francos 2023.

Pour ce premier passage au Québec dans la peau de son personnage depuis le concert extérieur de ce même festival en 2014 – il était venu avec toute sa famille de musiciens en 2015 -, Matthieu Chedid a renoué avec passion et ferveur avec un public désormais multigénérationnel.

Victor Diaz Lamich/Francos de Montréal

Source: Victor Diaz Lamich/Francos de Montréal

Bien mieux, il a réussi l’impossible: transformer la parfois glaciale Wilfrid-Pelletier en brasier digne de ses légendaires concerts du Spectrum de la période 2000-2004.  –M– n’était pas sur scène depuis deux minutes - après avoir fait son apparition au centre d’un œil géant à l’arrière-scène - que tous les spectateurs au parterre étaient debout et ils le sont restés deux heures durant.

En mêlant habilement ses classiques aux nouvelles chansons de son disque Rêvalité, il a su instaurer immédiatement une atmosphère frénétique qui ne s’est jamais démentie. Les notes et les pulsions de Qui de nous deux, Onde sensuelle, La Seine, Ma mélodie et autres Manitoumani déferlaient comme des vagues irrésistibles sur l’auditoire qui se laissait emporter par le tourbillon visuel et sonore.

Le partage de –M–

«Ça, c’est que j’appelle des retrouvailles», a-t-il lancé, confirmant le partage commun et l’aspect fusionnel avec les spectateurs. Le partage, c’est d’ailleurs la grande force de -M- . Partage avec ses collègues de scène, comme la bassiste Gail Ann Dorsey qui a accompagné David Bowie durant 20 ans, à qui il laisse la place pour une version splendide de Life on Mars? et avec laquelle il s’offre un duo, À toi, de Joe Dassin.

Partage avec les amies du Québec, aussi, lorsque Ariane Moffatt vient chanter La bonne étoile avec lui, comme elle le faisait il y a bientôt 20 ans. Un moment de scène vraiment émouvant.

Victor Diaz Lamich/Francos de Montréal

Source: Victor Diaz Lamich/Francos de Montréal

Partage avec des invités, parfois. Lors de son trio de concerts au Spectrum en 2004, -M- y allait de sa gimmick. Il invitait sur scène quelqu’un qui savait chanter ou jouer d’un instrument, sans trop savoir si ça allait marcher. Cette année-là, à la demande de la foule, Dumas avait été l’élu, le troisième soir.

Pour l’actuelle tournée -M- partage sa version de Nombril. Jeudi, il s’agissait d’Anaïs Majidier, une Québécoise d’origine iranienne et française, qui est venue ajouter un couplet à la chanson pour les femmes iraniennes qui se battent pour leur liberté de vivre en Iran. Très, très réussi.

Victor Diaz Lamich/Francos de Montréal

Source: Victor Diaz Lamich/Francos de Montréal

-M- partage aussi avec les 3000 spectateurs présents, comme ce fut le cas durant Mogodo, inspirée d’une berceuse écrite par son père Louis Chedid qui remonte à 1974, mais qui se transforme en échange électrisant avec la foule qui reprend les paroles.

Sinon, ce fut la folie durant la séquence finale avec Grand petit con, Superchérie ainsi que Mama Sam et l’incomparable Machistador qui nous a ramenés en 1997: guitare acérée, grooves funk, rythmiques galopantes, boule disco: tout ce qui était humain dans la salle Wilfrid-Pelletier vibrait d’un seul et même cœur.

Magistral, magique et monumental tout à la fois, le rêve de –M– était bel et bien devenu notre réalité.

La reine Marjo

Le monde a récemment perdu Tina Turner, la reine du Rock and Roll. Le Québec a la sienne, Marjo, qui l’a encore démontré, vendredi, au Club Soda.

Marjolène Morin ne partage ni la couleur de peau, ni la langue que la grande disparue, mais sur scène, la présence magnétique et la fougue irrésistible sont comparables. Il fallait voir Marjo prendre littéralement d’assaut la scène du Club Soda, tambour battant, avec Illégal. Une boule d’énergie qui ne demandait qu’à exploser.

Frédérique Ménard-Aubin/Francos de Montréal

Source: Frédérique Ménard-Aubin/Francos de Montréal

En fait d’explosion, elle s’est plutôt retrouvée les quatre fers en l’air quand elle a donné un coup de pied à un petit ballon, s’affalant sur la scène. Non, elle ne s’est rien cassé comme cela s’était produit il y a longtemps et elle a continué comme si de rien n’était.

À 69 ans – 70, le mois prochain, comme elle l’a précisé -, Marjo offre depuis des années des concerts qui sont une enfilade de grands succès de la période Corbeau et de ses années en solo. Et le public, farci de gens qui pourraient être ses enfants ou ses petits-enfants, a eu droit à la totale. Énumérez toutes les chansons incontournables de la chanteuse, elles y étaient.

Le public a chanté les refrains de Chats sauvages, Celle qui va et Doux comme si nous étions dans les années 1980. Peut-être plus, en fait, tant chacune de ces chansons est un classique de plein droit.

Frédérique Ménard-Aubin/Francos de Montréal

Source: Frédérique Ménard-Aubin/Francos de Montréal

Cette même foule s’est déchaînée durant la séquence Corbeau quand Marjo a enchaîné Marche, Cash-moé et J’lâche pas, cette dernière, en hurlant : «T’as quel âge, Club Soda?!!!», avant de brandir son pied de micro au-dessus d’elle comme le fait Rod Stewart. On revoyait la Marjo intense, fiévreuse et même menaçante du tournant des années 1970-1980. Tout le monde a dû se dire: à 70 ans, je veux être en forme comme ça.

Il restait encore Provocante, Amoureuse et Trop d’amour au programme, conclusion parfaite à un concert intense, émouvant et explosif intitulé J’lâche pas. Mais avec Marjo, J’lâche pas, ce n’est pas que le titre d’une chanson. C’est une manière de vivre.

Nouvelle administration, même beauté

Philippe B. n’avait pas mis en marché de disque depuis six ans, avant la toute récente parution de Nouvelle administration. Qu’a-t-il fait durant tout ce temps, se sont demandé ses fans? Il l’a évoqué, samedi, lors de son premier de deux concerts au Studio TD.

«Est-il parti dans une secte? A-t-il parti une secte? Est-il parti faire pousser des légumes dans Charlevoix? Non. Je me suis reproduit.»

Entre «l’élevage d’un petit humain», il a concocté les chansons de Nouvelle administration dont la chanson-titre évoque le «nouveau char», la «nouvelle maison» et la «nouvelle administration». Et pourtant, malgré les nouveaux titres, on a bel et bien retrouvé le Philippe B. que l’on aime.

Benoit Rouseau/Francos de Montréal

Source: Benoit Rouseau/Francos de Montréal

Il est, certes, plus à l’aise sur scène que naguère où il maîtrise les introductions de ses chansons avec un doigté qui n’est pas sans rappeler la licence poétique de ses œuvres. Celle pour Interurbain était du bonbon… Accompagné des musiciennes Marie Claudel et Ariane Bisson McLernon, Philippe B. a su varier les climats au gré des livraisons.

Guitare folk et claviers vaporeux pour Hypnagogie, harmonies planantes pour Pauline à la ferme et pimpantes pour Nous irons jusqu'au soleil, facture blues pour California Girl et ambiance classique digne de Chopin pour Marianne s’ennuie, lorsque Philippe B. est seul au piano. Chansons récentes ou titres plus anciens, offrandes en solo, en duo vocal (deux) ou en trio acoustique, les écrins interchangeables n’ont jamais amenuisé le trait d’union qui a relié le tout: la beauté.

La beauté des mots et de la musique que l’on savourait grâce à la qualité d’écoute irréprochable des spectateurs et de la prise de son impeccable de David Simard. Placé derrière la console, c’était comme entendre une chaîne haute-fidélité dans son salon.

Benoit Rousseau/Francos de Montréal

Source: Benoit Rousseau/Francos de Montréal

Au terme de 90 minutes durant lesquelles nous avons mesuré les parallèles des thématiques liées à certains de ses cycles de vie, on a constaté que Philippe B. - l’homme, l’artiste et le père - avait plus que jamais des choses à dire et à partager.

Quelques concerts extérieurs gratuits, dimanche:

C’est notre histoire, hommage à Renée Martel, Scène Loto-Québec, 20h

Cœur de pirate, Scène Bell, 21h

Lou-Adriane Cassidy, Scène SiriusXM, 22h

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