Vendredi, le gouvernement a décidé de porter en appel le jugement de la Cour supérieure qui ordonnait la fin des interceptions aléatoires. Le ministre François Bonnardel a indiqué que des mesures seraient prises pour empêcher cette pratique de stigmatiser les personnes racisées, mais qu'il souhaitait laisser aux policiers cet outil qu'il estime nécessaire dans plusieurs situations.
Au micro de Luc Ferrandez, l'avocate en droit criminel Nada Boumeftah et l'ancien policier du SPVM Stéphane Wall donnent leurs impressions concernant cette décision.
Me Nada Boumeftah n'est pas surprise que cette décision se rende en appel. Elle explique toutefois que les résultats dépendront des points d'appui qui motivent ce choix. Elle rappelle que ceux-ci doivent être basés sur des erreurs de droit et non de fait.
«L'un des motifs serait que cette mesure-là est nécessaire et importante pour la sécurité du public, et qu'il serait donc dans son intérêt qu'elle existe malgré les conséquences qu'elle implique.»
Des mesures contre le profilage racial
Le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, a indiqué qu'il souhaitait lutter contre le profilage racial, notamment en ravivant une directive du ministère qui interdit les interpellations fondées sur la race, la couleur et l'origine. Cette mesure empêcherait les interpellations aléatoires à moins d'un motif clair. Le ministre mise également sur la formation des futurs policiers et de ceux actuellement en poste.
Me Nada Boumeftah considère qu'il s'agit de «belles paroles», mais a «hâte de voir ces actions-là sur le terrain»
Écoutez l'intégralité de ses explications et celles de Stéphane Wall...