Invité à commenter la position du gouvernement fédéral quant à une hausse d’immigrants en 2023 lors d'un passage à Victoriaville, mercredi, le premier ministre François Legault s’est mis dans l’embarras avant de s’excuser quelques heures plus tard.
François Legault a parlé des « défis d’intégration » posés par l’approche d’Ottawa quant à la protection des valeurs et du mode de vie des Québécois.
Et de quels types de valeurs parlait-il?
« Les Québécois sont pacifiques. Ils n’aiment pas la chicane. Ils n’aiment pas les extrémistes. Ils n’aiment pas la violence. Donc, il faut s’assurer qu’on garde ça comme c’est là. »
Bien des observateurs ainsi que la cheffe du Parti libéral Dominique Anglade - dont les parents étaient des immigrants - ont vu dans les propos du premier ministre un amalgame entre immigration et violence, notamment, le chroniqueur Philippe Cantin, au micro de Patrick Lagacé.
« Qu’il y ait un défi sur l’intégration des immigrants, je pense que c’est clair, note Cantin. Tout le monde est à peu près d’accord avec ça. (…) Qu’il y ait une régionalisation de l’immigration, ça serait une bonne affaire. Qu’il y ait un défi pour apprendre le français plus rapidement, on s’entend que c’est une bonne idée. »
Le chroniqueur rappelle que François Legault avait dit lors de la campagne de 2018 : « On va en prendre moins, mais on va en prendre soin ». Il y avait de l’empathie là-dedans. Mais là, quatre ans plus tard, c’est un discours complètement différent.
« Ce qu’il fait aujourd’hui, c’est qu’il associe en termes pas mal clairs… (…) Il associe la hausse de l’immigration à une hausse potentielle…. Là, je vais reprendre ses mots « de la chicane », « des extrémistes », de l’arrivée d’extrémistes et « de la violence ». (…) Il fait quoi quand il fait ça? Il joue sur la peur de l’autre. Il joue sur les préjugés. »
Le premier ministre a réagi en fin d’après-midi avec un gazouillis où il a noté que « l’immigration est une richesse pour le Québec » et qu’il n’avait « pas voulu associer l’immigration à la violence. »