Selon une étude du Centre canadien sur les dépendances et l'usage de substances, même une très faible consommation d'alcool aurait un effet néfaste sur le corps humain. Boire six verres par semaine augmenterait significativement les risques de développer des problèmes de santé, dont les cancers. Quel est l’avis des spécialistes sur cette nouvelle étude?
Au micro de Luc Ferrandez, Martin Juneau, cardiologue et directeur de la prévention à l’institut de Cardiologie de Montréal, et Anne-Élizabeth Lapointe, directrice de la maison Jean Lapointe, se prononcent sur la question.
Selon Martin Juneau, il y a des nuances à apporter. Il souligne que la très faible consommation d'alcool peut même aider à la prévention de certains problèmes de santé.
«Je pense que c’est faux de mentionner qu’il n’y a pas d’effet protecteur pour le cœur à une faible consommation d’alcool. Quand on regarde les nouvelles études et les graphiques, on voit que les petits consommateurs d’alcool, de vin plus particulièrement, ont une baisse de risque d’infarctus du myocarde.»
Il explique que lorsque la consommation d'alcool d'une personne dépasse deux verres par jour, le risque de développer un problème de santé augmente bel et bien, mais demeure minime. Il soutient donc que la seule manière de réduire à zéro le risque de développer des problèmes de santé est effectivement de s'abstenir d'alcool, mais indique qu'entre le risque nul et le risque modéré, l'écart est minuscule.
«Lorsque le pourcentage d'un petit chiffre augmente, même si c'est de beaucoup, ça reste un petit chiffre.»
«De dire que la seule consommation acceptable c’est zéro, je ne suis pas sur que c’est un message de Santé publique qui va être crédible.», ajoute le spécialiste.
Écoutez la réponse d'Anne-Élizabeth Lapointe...