La Cour suprême du Canada a statué vendredi matin qu'il peut constituer une agression sexuelle si un condom n'est pas utilisé ou retiré lors d'un rapport sexuel dans lequel l'utilisation d'un préservatif avait d'abord été convenue.
Cette pratique appelée le «furtivage» consiste à faire semblant d'avoir mis un condom ou à le retirer en cours de relation alors qu'il avait été préalablement entendu que la relation sexuelle se déroulerait avec un préservatif.
La juge à la retraite Nicole Gibeault détaillait vendredi à Marie-Claude Lavallée l'affaire qui a mené à cette décision. Une femme et un homme en Colombie-Britannique avaient consenti à utiliser un condom dans un premier rapport sexuel. Mais, lors d'un deuxième rapport, l'homme n'a pas utilisé de condom, alors que la femme s'attendait à ce qu'un préservatif soit utilisé comme ils l'avaient décidé lors de leur première relation.
«C'est une décision extrêmement importante, parce qu'au centre de tout ceci on parle de consentement. Ça fait partie d'une relation sexuelle éclairée. [...] Si on a décidé d'avoir des relations sexuelles et qu'on exige un condom, c'est parce qu'on s'attend que cette activité se fasse jusqu'au bout avec un condom.»