Malgré la résistance de l’armée ukrainienne et la solidarité internationale, Vladimir Poutine ne se laissera pas attendrir et voudra certainement anéantir le moral de ses courageux adversaires.
C’est ce qu’a affirmé Jonathan Paquin, professeur titulaire au département de science politique de l’Université Laval, en entrevue avec Bernard Drainville.
«S’il devait y avoir plus de délais, fort à parier que la Russie va accroitre tout simplement les bombardements. Et que de plus en plus, elle sera portée à se tourner vers les bombardements de civils. Pour faire mal, pour saper le leadership ukrainien. Pour que le moral tombe à plat»
«Vladimir Poutine a englouti des coûts importants. Premièrement, il y a une instabilité économique énorme en Russie. Il fait face à un barrage de sanctions internationales comme on n’a jamais vu. Il fait face à un coût réputationnel énorme, il est mis au banc des accusés par la grande majorité des États. Par ses agissements, il a créé un renforcement du flanc est de l’OTAN. Les membres de l’OTAN sont plus unis que jamais et sont en état d’alerte. Il a accru le sentiment nationaliste et la détermination des Ukrainiens. Donc, il ne peut pas revenir en arrière. Il doit absolument se rendre au bout de sa logique pour que tous ces coûts aient valu la peine»
«Il veut la reconnaissance que la Crimée est bel et bien russe, ce qui est inacceptable pour l’Occident. Il veut la neutralité et la démilitarisation de l’Ukraine et il veut que son gouvernement soit renversé. Et si ça trouve, il va augmenter ses demandes parce qu’il est entêté. Donc, préparez-vous à ce que les prochains jours soient plus durs, que les attaques soient beaucoup plus féroces. Ça ne sera pas facile pour les Ukrainiens»
«Ce n’est pas une situation facile et il faut surtout, ici en Occident, garder la tête froide. J’ai vu des idées de ‘’no-fly zone’’ mise en œuvre par l’Occident, ce qui amènerait la Russie et l’Occident dans une guerre directe. Personne ne veut cela»
«Ce qui attend l'Ukraine, fort probablement, c'est une guerre civile sur plusieurs années. L'Ukraine risque de devenir une zone de guerre. On n'est pas sorti de l'auberge»