Accusés de ne pas avoir protégé leur fillette d’un oncle agresseur sexuel, des parents devront maintenant l’indemniser en lui versant la somme de 800 000 dollars.
Maintenant âgée de 50 ans, Nancy Bibeau a décidé de poursuivre ses parents, Gemma Auger et Raymond Bibeau, ainsi que son oncle Gaston Auger lors d’un procès civil qui a eu lieu en janvier dernier au palais de justice de Longueuil.
Selon ce que la preuve a reconnu, la dame a été agressée sexuellement par son oncle de 1980 à 1987. Elle n’avait que 9 ans au moment de la première agression.
Malgré le fait que Nancy Bibeau ait dit à ses parents qu’elle ne voulait plus dormir dans le même lit que son oncle après la première agression, ses parents l’ont empêchée de dormir sur le divan de ses grands-parents, prétextant ne pas vouloir déranger l’aïeule.
Ce refus a donc permis à l’oncle, qui avait 16 ans au moment de la première agression, de continuer d’agresser sexuellement la fillette pendant plusieurs années.
Par ailleurs, même lorsque l’oncle a été condamné pour le viol collectif d’une adolescente de 14 ans en 1983, les parents de Nancy Bibeau n’ont rien fait pour empêcher l’oncle de dormir avec leur fille.
«C’est une première qui est d’une importance énorme. On voit de plus en plus de victimes d’agression sexuelle se tourner vers les tribunaux civils. Si c’est prouvé qu’il y a eu une agression sexuelle, oui, il y a une réparation et le fardeau de la preuve est beaucoup moins lourd qu’au criminel»
«Les parents ont nettement passé à côté de leur devoir de surveillance et ce qui est aberrant, ce sont les commentaires des parents : ‘’on ne voulait pas s’impliquer, ce n’était pas de nos affaires’’. C'est une somme exemplaire. On a partagé la responsabilité 60%-40% et on peut faire ça dans le Code civil»
(Source: Valérie Gonthier, Journal de Montréal)