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Le fondateur des 1642 quitte le navire du CF Montréal

Le fondateur des 1642 quitte le navire du CF Montréal
Image / Archives | 98.5 Sports

Un texte de Jeremy Filosa

Ali Shayan et Anthony Lizzi sont les deux fondateurs du fan club des 1642 au Stade Saputo. Si vous ne les connaissez pas, ce sont eux qui se trouvent derrière le filet côté est du stade avec la cloche, les chants et les nombreux drapeaux et tifos. L’arrivée de la cloche, c’était leur initiative.

Tous les réguliers du Stade Saputo connaissent Ali, il n’y a pas plus sympathique individu. Un passionné de l’Impact depuis les tous débuts. C’est d’ailleurs lui qui s’occupait de trouver des vedettes pour sonner la cloche chaque semaine.

Mais mardi, Ali a décidé que c’était terminé. Il sent le navire s’en aller à la dérive et il n’a plus la patience d’investir des heures sur ce club. Il a abandonné ses billets de saison.

« Billets de saison annulés, pouvait-on lire sur son compte twitter. M. Gilmore, je regrette de vous avoir invité à sonner la cloche! »

Shayan en avait tout simplement assez.

« Lorsque nous avons entendu les rumeurs sur le rebranding, nous avons décidé de rester neutres et donner la chance au club. Mais lorsque l’on a vu le résultat final, nous étions tous perplexes. Après avoir consulté nos membres, nous nous sommes rendus compte que c’était pas mal unanime... nous n’aimons pas. »

Les 1642 ont la réputation de travailler main dans la main avec le club, contrairement aux Ultras qui préfèrent agir de façon plus indépendante.

L’arrivée de la cloche, la légalisation des fumigènes et plusieurs autres projets se sont faits en collaboration avec le club. Mais cette fois-ci, c’est une fin de non-recevoir.

« Nous avons toujours eu une bonne relation avec le club. À l’époque où Joey était le président, il nous téléphonait parfois directement pour le visiter à son bureau et discuter de projets. Mais aujourd’hui ça n’existe plus, depuis que Kevin Gilmore est devenu président il y a un mur. »

Après avoir envoyé une lettre ouverte, en collaboration avec les Ultras, expliquant leur désaccord, Ali s’attendait à une réaction du club qui n’est jamais venue.

« Nous avons alors décidé d’envoyer une lettre personnelle demandant une rencontre. Après plusieurs jours et des appels supplémentaires, Gilmore a finalement répondu en leur proposant une rencontre à sens unique où il allait les convaincre que le changement de nom et d’identité était bon. Mais il n’y avait pas de possibilité pour nous de donner notre point de vue. Il ne pouvait y avoir aucune discussion sur le sujet. Alors nous n'avons toujours pas répondu. »

Après avoir entendu Gilmore et Justin Kingsley répéter la même histoire qu’en janvier dernier à la chambre des commerces cette semaine, Shayan en avait assez.

« J’ai assez perdu de temps avec ça! Dans notre groupe, nous sommes environ 200, je vois des gens fâchés et je vois des gens indifférents, mais je ne vois personne d’excité en ce début de saison. Les gens me parlent tous les jours de l’Impact et ce que je ressens, c’est un sentiment généralisé que pour eux ce club est une « joke ». Ils sont en train de détruire cette équipe. Je ne vois que deux issues possibles, le départ de M. Gilmore ou le déménagement du club ! »

Quelques heures plus tard, un autre très important membre du fan club, Sébasien Ouellet, faisait pareil. Celui qui voyageait l’Amérique au grand complet pour voir l’équipe match après match, celui qui organisait les voyages en autobus pour les partisans, a emboité le pas.

Il a aussi annoncé sur Twitter qu’il quittait le navire et abandonnait ses billets. Un autre coup dur à encaisser.

Une autre initiative qui ne fait pas l’unanimité

Le mois dernier, le CF Montréal a lancé un nouveau programme qui se nomme le Collectif. Pour accéder au Collectif, il faut payer, il faut s’abonner auprès du club. Ça coute 4,99$ par mois. 

Lorsqu’on s’abonne, on a entre autres droit à du visuel des entraînements, aux points de presse de l’équipe et aussi à des entrevues avec des joueurs et des dirigeants du club.

Plusieurs déplorent sur les médias sociaux devoir payer pour du contenu produit par le club. On va se le dire, c’est une façon de faire peu ordinaire. Alors que la majorité des équipes cherchent par tous les moyens de faire parler d’eux un peu partout, le CF Montréal se limitera à ces quelques membres qui accepteront de payer. Et avouons-le, ce n’est pas dans ce genre d’entrevue qu’on posera les questions les plus pertinentes non plus.

Le CF Montréal devient l’affaire des médias indépendants

Ceux qui suivent le club de près se rendent compte que depuis deux ou trois ans, les médias traditionnels sont beaucoup moins présents autour du club. Il n’est pas rare une journée d’entrainement qu’aucune caméra ne soit présente, et qu’aucun membre des médias traditionnels n’y soit non plus. 

Mis à part quelques petites exceptions, les gens qui couvrent le club au quotidien sont des journalistes, des animateurs de podcasts et des blogueurs indépendants. Ceux-ci font de l’excellent travail, mais n’arrivent qu’à rejoindre une infirme minorité de la population.

Le phénomène refoule le club dans une tendance de produit niché. Si l’équipe n’est couverte au quotidien que par des médias indépendants, il tombe dans l’oubli pour le commun des mortels. Seuls ceux qui s’y intéressent vraiment chercheront ce contenu, ça devient très difficile d’aller trouver de nouveaux partisans.

C’est malheureusement une tendance qui est assez claire.

One Soccer ramasse tout

Plusieurs amateurs de soccer se sont pleins dans les dernières semaines que les matchs de l’équipe nationale du Canada n’étaient pas diffusés à la télévision traditionnelle. 

Selon ce que l’on comprend, Soccer Canada s’est vu offrir par One Soccer (une plateforme de diffusion de matchs en ligne) un contrat de 100M$ sur 10 ans qu’il ne pouvait pas refuser. Aucune autre station n’était vraiment sérieuse dans son intérêt.

Il faut donc s’abonner à One Soccer pour voir les matchs d’Équipe Canada. C’est la même chose pour les matchs du championnat canadien, de la CPL et aussi bientôt de la Ligue des champions de la Concacaf. Il faudra s’y faire, c’est par là qu’on s’en va. Il ne faudrait pas se surprendre que la MLS y passe aussi d’ici quelques années.

Sauf que tel que mentionné plus haut, la tendance fait en sorte qu’encore une fois, le soccer est poussé de plus en plus vers un rôle de sport niché.

Qui s’abonnera à One Soccer? Seulement les amateurs de soccer qui suivent déjà le produit, les autres n’en entendront probablement jamais parler. 

C’est une réalité auquel fait présentement face notre soccer, une tendance qui sera très difficile à renverser.

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