Alors que le premier ministre François Legault trouve «inacceptable» que le crime organisé montréalais puisse blanchir son argent au Casino de Montréal en toute impunité, un ancien policier de l’UPAC a indiqué à Bernard Drainville que cette pratique n’est pas nouvelle.
Selon une enquête du Journal de Montréal, non seulement des membres du crime organisé utilise le Casino de Montréal pour blanchir de l’argent, mais Loto-Québec les encourage à jouer davantage en leur faisant toutes sortes de cadeaux.
La société d'État leur offre des chambres d’hôtel gratuites, des soupers au restaurant et des billets de spectacle.
Le premier ministre Legault s’est dit surpris d’apprendre ça en lisant le journal. Il a mandaté son ministre des Finances pour obtenir des clarifications.
«Le ministre des Finances a demandé un rapport, des réponses claires de la part de Loto-Québec. Et dépendamment de la clarté de ces réponses, on décidera de la suite des choses. Mais je trouve ça inacceptable. Loto-Québec ne peut pas être là pour aider le crime organisé à blanchir de l’argent»
Pourtant, c’est connu depuis bien longtemps
En entrevue avec Bernard Drainville, Yves Messier, policier spécialiste du renseignement criminel de la Sûreté du Québec qui est maintenant retraité de l'UPAC, n’était pas surpris par cette nouvelle.
«C’est connu depuis fort longtemps que le crime organisé va laver son argent à cet endroit. C’est peut-être de l’aveuglement volontaire. Ça fait rouler l’économie du casino. C’est vous et moi qui payons pour ces cadeaux»
«Tout l’argent qu’on investit dans les services policiers et de filature pour essayer d’attraper les bandits et les prisons pour les mettre dedans et pendant ce temps, on paie de l’autre côté. Et pour se payer pour les dépenses, on prend leur fric au casino et ça vient gonfler les profits de Loto-Québec qui déclare ça au ministère de Finances. C’est assez hypocrite comme système!»