Pendant six ans, le caïd de la mafia Andrew Scoppa a été une source privilégiée pour les journalistes Félix Séguin et Éric Thibault qui relatent la saga dans un livre et un documentaire.
Scoppa, qui a été assassiné en octobre 2019, a été un temps le parrain intérimaire de la mafia montréalaise. Il a tué des gens. Il savait que l’on voulait le tuer.
En conversation avec l’animateur Patrick Lagacé, Félix Séguin raconte comment s’est fait le contact dès 2014 et sa relation avec le mafieux. D’ailleurs, pourquoi Scoppa voulait livrer ses états d’âme?
« L’une de ses raisons, c’était probablement d’installer une histoire dans l’esprit des gens que, lui, c’était le bon, et les autres étaient les méchants. Évidemment, on n’a pas mordu à ça. On n’a pas mordu dans le gâteau. »
Au cours des années de discussions partagées, Félix Séguin admet avoir pris des risques, notamment en se promenant en auto avec Scoppa, ou en le rencontrant dans certains quartiers, au moment où il y avait un contrat sur sa tête.
D’où l’évidente interrogation…
« Si quelqu’un arrivait pour « passer » Andrew Scoppa cette journée-là, c’est sûr qu’ils n’auraient pas fait le tri en disant : « lui, pas lui… »
« La police m’a averti qu’on courait un danger, que l’on prenait des risques totalement irréfléchis selon eux, parce que, deux fois, on a été captés en filature (par la police). Une fois moi et Andrew Scoppa et une autre fois, moi, Scoppa et Éric Thibault. »
Scoppa a été tué deux mois après que Séguin et Thibault aient enregistrés ses confessions à Barcelone. Sentait-il la fin venir?
« Il se doutait, je pense, qu’il allait mourir, parce qu’il y avait une forme de résignation dans son attitude, sa posture, son non-verbal, également, quand il était en banlieue de Barcelone avec nous. »