Le départ du vétéran gardien Evan Bush était inévitable. Avec un salaire de 400 000$ comme substitut, et des problèmes de plafond salarial chez l’Impact, il était clair qu’on le laisserait partir dès la première chance.
D’ailleurs, l’Impact ne l’avait pas protégé lors du dernier repêchage d’expansion. Diop a gagné la bataille pour le poste de numéro un de façon juste. Et il semblait clair que contrairement à certaines autres équipes de la MLS, Thierry Henry n’avait pas l’intention de faire des rotations occasionnelles pour garder son second frais.
La business du sport est souvent cruelle, et Bush s’en rend compte. Après presque 10 ans de loyaux services, Bush apprend qu’il est échangé par l'Impact le jour même où il était censé entrer à Montréal voir sa famille.
Plutôt que d’attendre son mari à bras ouvert dimanche soir, la conjointe de Bush a appris que son mari partait directement de New York lundi matin pour aller rejoindre sa nouvelle équipe à Portland. Elle devra probablement se débrouiller seule pendant les prochains mois ici, en attendant que son mari termine sa saison sur la côte ouest.
Au moins, Bush rejoindra plusieurs visages familiers à Vancouver. Son ancien entraineur des gardiens Youssef Dahha, son ancien entraineur Marc Dos Santos et son ancien coéquipier Maxime Crépeau.
Crépeau ratera probablement de reste de la saison à cause d’une blessure, même chose pour son second. Les Caps avaient besoin d’aide à cette position.
Dans l’échange, l’Impact obtient un choix de troisième ronde pour le repêchage de 2021. Ce qu’il faut mentionner c’est qu’en 2020, l’Impact avait trois choix de troisième ronde et a décidé de passer son tour à chaque fois.
« Il est important de noter que nous n’avons pas poussé Evan vers la sortie, a expliqué le directeur technique Olivier Renard lundi. Evan est un joueur qui méritait d’être consulté. Lorsque les Whitecaps nous ont exprimés qu’ils avaient un besoin, nous en avons discuté avec le joueur, son agent et sa famille. Je crois qu’ils ont apprécié cela. Après c’est Evan lui-même qui a décidé d’accepter. »
Renard a donné d’autres explications sur la décision.
« Après en avoir discuté avec l’équipe d’entraineur, nous avons conclu que nous étions à l’aise avec le départ d’Evan étant donné que nous avons trois autres gardiens sous contrat dont nous sommes satisfaits. Mais comprends que pour un deuxième gardien ça devient frustrant, je le sais j’ai moi-même été placé dans cette position en tant qu’ancien gardien.»
Bush, un bon joueur et un grand homme
Bush était le dernier membre de l’Impact à être avec l’équipe depuis les années pré-mls. Au fil des années, il s’est très bien intégré à la société québécoise.
Il vivait au Québec à temps plein, ses trois enfants sont nés ici vont à l’école en français. D’ailleurs, Evan lui-même se débrouillait bien dans la langue de Molière, mais ne se sentait pas encore assez à l’aise pour le parler lors des points de presse.
Bush a grandement contribué à l’évolution du soccer au Québec. Il a été impliqué dans maints évènements caritatifs. Il ne se gênait pas pour sortir en public et représentait très bien le club et la ville. Bush était devenu un Canadien dans l’âme, il préfère de loin notre façon de vivre que celle au sud de la frontière.
Il ne disait jamais non à des photos et des autographes, il était extrêmement généreux de son temps. Il était aussi un des joueurs les plus intelligents chez l’Impact. Il ne suffisait que d’une conversation avec lui pour réaliser à quel point il était brillant.
Il ne s’est jamais caché des médias, et a toujours fait face à la musique. Dans le vestiaire il était un leader, même en étant second il avait le rôle d’assistant capitaine. Il avait tout ce qu’un club désire d’un ambassadeur. On pourrait le placer dans la même classe qu’un Patrice Bernier à ce niveau.
En espérant que le club pourra lui rendre hommage d’une façon ou d’une autre. Il le mériterait bien. Ici à Montréal il est passé de jeune homme, second à plusieurs autres vétérans, à ultime vétéran. Il a fait tout son apprentissage ici et est devenu un homme de grande classe. On ne peut que lui souhaiter bonne chance de l’autre côté du continent.