Le livre «Pornodyssée : Une saison dans l’industrie pornographique» de l’auteur Jean-Marc Beausoleil donne la parole aux Québécois et Québécoises qui font partie de cet univers singulier.
Au micro de Patrick Lagacé, l’auteur et ancien journaliste a fait part de ses découvertes tout au long de son processus de recherche et d’écriture.
«J’ai été surpris d’apprendre que Montréal est une capitale mondiale de la pornographie au niveau de la diffusion et de la post-production»
«Il y a toutes sortes d’activités pornographiques au Québec. Ça va de la cam girl qui diffuse en direct de chez elle qui a son public à elle aux tournages de porno locale qui s’adressent aux Québécois»
«Ce qui était aussi intéressant, c’était de voir tous les destins singuliers de personnages hauts en couleur qui ont accepté de se livrer à moi et dont je pouvais parler. Ils sont tous, à mon sens à moi, émouvants. Selon les plus récentes études, il y a 30% de la population qui regarde de la pornographie cinq ou six fois par semaine»
L'argent, la motivation première
Selon l’auteur, le dénominateur commun qui est à la base du choix des personnes de se lancer dans l’industrie de la pornographie, c’est l’argent.
«Un grand nombre de jeunes femmes qui font de la pornographie au Québec ont connu les Centres jeunesse. Il n’y a pas beaucoup de filles de neurochirurgiens d'Outremont qui se lancent dans la porno. Soyons honnête, ce sont souvent des gens qui n’ont pas d’argent et qui ont eu un accès à la scolarisation moins facile»
«En ce sens, l’industrie de la pornographie est condamnable parce que c’est un hyper capitalisme qui se nourrit de la chair des gens pour faire la fortune de certains individus qui sont en haut de la pyramide économique, mais pas la fortune des gens qui tournent dans les films. Mais en même temps, je trouve ça hypocrite de dire que la pornographie, c’est tout mauvais. Il y a des gens qui s’amusent, des gens qui transforment leur vie sexuelle en spectacle et ça peut être excitant»