Faute de main-d’œuvre locale et étrangère pour effectuer les récoltes, plusieurs producteurs de légumes québécois doivent abandonner une partie de leur production.
L’année 2020 en sera une à oublier pour les agriculteurs québécois.
Évidemment la COVID-19 est venue brouiller les cartes en retardant l’arrivée des travailleurs étrangers et en a diminuant le nombre.
De plus, la PCU et la PCUE a rendu impossible le recrutement de main-d’œuvre locale qui a préféré rester à la maison.
Dame Nature s’est également mise de la partie avec la sécheresse et des canicules prolongées.
Au micro de Paul Arcand, Olivier Goyette, gérant de la ferme RGR Guinois à Sainte-Clotilde-de-Châteauguay, a indiqué qu’il lui manquait 36 travailleurs étrangers sur un total habituel de 128.
«On travaille avec effectifs réduits et chaque semaine, on doit laisser des parcelles aux champs. Ça représente des pertes majeures. On en perd une partie, il y a des programmes d’assurance qui vont couvrir une minime partie de ce qu’on va perdre»
«C’est sûr que ç’aura une conséquence sur les prix»
À qui la faute?
Les commissaires Lise Ravary et Luc Ferrandez ont abordé le sujet avec Paul Arcand :
«C’est beaucoup le gouvernement fédéral qui a réuni les conditions qui font qu'aujourd’hui, on se retrouve avec une situation lamentable. Des milliers et des milliers de dollars par semaine de pertes. Des plants qu’on laisse pousser sans récolter»
«On a aujourd’hui une gauche très active au Québec. Mais quand c’est le temps d’aller ramasser des laitues dans les champs, ils sont où ce monde-là? Non, je ne fais pas de la démagogie. Je me souviens d’une époque où les jeunes Québécois partaient en Colombie-Britannique ramasser les récoltes de fruits et légumes dans la Vallée de l’Okanagan. Et ils revenaient les poches bourrées d’argent. Mais ici, il y a une crise qui s’appelle COVID et le premier ministre offre un peu plus d’argent… je comprends que c’est plus l’fun de rester à la maison et de jouer à des jeux vidéo et ramasser la PCU, mais où est notre solidarité comme peuple? Nourrir son peuple comme urgence sociale, me semble que c’est difficile de trouver mieux? »
«L’idée de s’appuyer sur un mouvement de conscience sociale pour développer un mouvement de solidarité a été sapé par des programmes extrêmement généreux du gouvernement fédéral»
«Mais même avant la COVID, les Québécois ne se bousculaient pas dans les champs? La main-d’œuvre locale ne veut pas y aller tout court, elle considère que ce n’est pas payant et que c’est trop épuisant»
«Ce n’est pas qu’une question d’argent. C’est une question vitale, on veut nourrir les Québécois. Les parents ont-ils encore quelque chose à dire sur la vie de ti-pit? Un p’tit coup de pied au derrière?»
«Quand j’entends le premier ministre dire qu’il faut avoir une autonomie alimentaire au maximum. Dans les faits, 12 mois par année, on dépend des étrangers. L’été, les travailleurs et l’hiver, leur production dans leurs pays. On n’est pas du tout dans l’autonomie alimentaire»