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L’État doit-il aider le Cirque du Soleil en péril?

«C’est le gun sur la tempe»

«C’est le gun sur la tempe»
Image / Photo: John Phillips/UK Press via Getty Images

Est-ce que les entreprises qui profitent de paradis fiscaux devraient bénéficier de l’aide financière octroyée par Ottawa depuis le début de la crise de la pandémie de COVID-19? Voici les points de vue différents des chroniqueurs Alexandre Taillefer et Luc Ferandez.

Cette question a d'ailleurs été posée à Justin Trudeau ces derniers jours.

Récemment, il avait laissé entendre que ces compagnies n'auraient pas droit aux fonds publics.

Pourtant, il a semblé changer son fusil d’épaule, jeudi, lors de son point de presse quotidien.

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«Quand on parle de paradis fiscal, c’est facile de tomber dans le jovialisme économique. […] À qui devraient surtout profiter les programmes de soutien? La réponse : le citoyen. Ensuite, on doit aider les entrepreneurs, qui ont des problèmes financiers. Doit-on aider le Cirque du Soleil? Oui. Ce qu’on a besoin de faire avec des entreprises comme le Cirque du Soleil, c’est de sauver les emplois (environ 4000 personnes dans le monde, dont 1300 à Montréal). […] Si on ne soutient pas cette entreprise, les Québécois vont laisser tomber une expertise, des travailleurs et des prêteurs, pour la plupart du Québec.»
Alexandre Taillefer

Selon Luc Ferrandez, cette compagnie a été grandement fragilisée par ses actionnaires, après la vente de fleuron québécois de la part de Guy Laliberté. Ce n'est pas le gouvernement qui doit sauver une entreprise qui a d'abord favoriser ses actionnaires aux détrivents de sa stabilité financière.

«L’acquéreur du Cirque du Soleil a transféré le prix de l’achat de la compagnie dans un emprunt que le Cirque doit maintenant porter. Cette obligation de performance est énorme… Le Cirque n’a plus d’argent. Pourtant, elle a fait des centaines de millions $ durant des années. Quand la crise du coronavirus a commencé, elle n’avait pas un dollar en trésorerie. L’argent est dans la poche des actionnaires. C’est vrai qu’il y a des emplois en jeu. Maintenant que tous les employés ont été mis à pied de manière temporaire, on veut faire porter le poids de la crise sur les épaules de l’État. Ce qui me fatigue, c’est que cette grande entreprise a pris sa décision. Aujourd’hui, elle fait lobbying auprès du gouvernement pour qu’il sauve ses travailleurs… C’est le gun sur la tempe.»

Le Cirque et les paradis fiscaux

D’après Michel Girard (un article publié dans le Journal de Montréal), le Cirque du Soleil est détenu par la société en commandite Société à Gestion Cirque du Soleil S.E.C., qui a son siège social à Montréal. Il en était de même lorsque l’entreprise était dirigée par son fondateur, Guy Laliberté. 

Vendue en 2015, la compagnie est désormais sous le contrôle de cette société en commandite, qui est elle-même contrôlée par le gigantesque fonds privé américain TPG, qui gère le Cirque par l’entremise de la CDS Luxembourg Holdings, qui est localisée au Luxembourg, «reconnu mondialement comme un paradis à la fiscalité légère».     

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Près de 40 millions $ du Fonds de solidarité de la FTQ sont à risque en raison des graves difficultés subies au Cirque du Soleil. 

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