L’Italie venait au premier rang pour le nombre de morts depuis le début de la pandémie de coronavirus lundi soir, avec plus de 16 500 décès, devant l’Espagne (13 300) et les États-Unis (10 800).
L’ancien coureur automobile Jacques Villeneuve est en confinement au Nord de Milan. En conversation avec Mario Langlois, il relate sa situation et ce qu’il voit autour de lui.
« Je devais prendre l’avion pour Melbourne – où devait commencer la saison de Formule 1 -, mais 12 heures avant de partir, ils ont annulé le départ pour toute l’équipe de Canal + et de Sky Italy. Après, je devais aller à Paris pour faire (la retransmission) en studio, mais en route pour Paris, le Grand Prix a été annulé. »
Pour le globe-trotteur qu’est Villeneuve, être contraint de demeurer chez soi se veut-il un exercice facile?
« C’est la première fois que je suis en vacances sans me sentir coupable. Ça va. Mais tu me reposeras la question dans un mois… »
Si Villeneuve est chez lui en Italie, il n’en est pas de même des autres membres de sa famille. Ses enfants sont venus de notre côté de l’Atlantique pour la semaine de relâche… et ils y sont toujours.
« Ils sont au Québec chez leur maman. Je suis très content, ça se passe bien. Et le reste de la famille est au Brésil… C’est un peu bizarre d’avoir la famille éparpillée comme ça. »
Au plan collectif, ce que Villeneuve constate s’avère ardu à digérer.
« C’est difficile. C’est même très difficile. Parce que les gens sortent leurs vrais couleurs. C’est difficile, peut-être, d’être du matin au soir avec quelqu’un avec lequel tu n’as pas envie d’être. Je sais qu’en France il y a eu pas mal de dégâts sociaux comme ça. C’est un moment social très, très difficile pour tout le monde et une grosse remise en question. »
« L’Italie va peut-être être la première à guérir, mais elle va être obligée de suivre le rythme des autres pays pour ne pas retomber malade. À chaque fois, c’est prolongé (le confinement). Une semaine… Une deuxième semaine, au lieu de dire tout de suite : « Écoutez, pendant trois mois, il ne va rien se passer. » Ce qui serait peut-être plus facile. De faire à moitié semblant, ce n’est pas génial.
« Si on sait que ça dure trois mois, on pourra toujours faire nos commissions. Il y a des gens qui se sont battus dans des supermarchés parce qu’ils pensaient que c’était comme à la guerre et que dans une semaine, il n’y aurait plus rien à manger. Il y a eu un énorme manque de communication en général. »
Au plan personnel, Villeneuve a fait un ou deux constats étonnants.
« Ça me force à apprendre à cuisiner. Il fallait bien que ça arrive à 48 ans. Il y a des changements… Mais la chose la plus surprenante, c’est que toutes les choses que je voulais faire avant et que je n’avais pas le temps de les faire, maintenant que j’ai le temps, je n’ai aucune envie de les faire. »