Initié en 2015, le projet CLÉ vise à soutenir, financièrement et émotionnellement, la scolarisation postsecondaire des jeunes ayant vécu une expérience de placement de la DPJ. Entrevue avec Krystel et Rosalie, qui profitent de ce programme.
Les jeunes qui reçoivent cette bourse d'études sont en fait ceux que l’on appelle souvent «les enfants de la DPJ» (Direction de la protection de la jeunesse).
«À trois ans, ma famille a vécu des événements troublants à cause de l'incendie majeur de notre maison. Par la suite, j’ai été placée par la DPJ. J’ai poursuivi mon parcours. Pour être honnête, je ne compte plus les écoles qui m’ont accueillie. J’avais une facilité de faire abstraction des problèmes de ma vie personnelle. À partir du secondaire un, mon parcours scolaire a été un peu plus cohérent.»
«Mes parents se sont séparés quand j’étais très jeune. Il y a toujours eu des problèmes dans ma famille. J’ai aussi eu un problème de santé, qui a aggravé ma situation. Un hôpital, où j’obtenais des soins, a décidé de contacter la DPJ. À ce moment, la DPJ a pris mon cas au sérieux... Afin d’avoir le soutien de CLÉ, je devais présenter un projet concret. J’aimais déjà l’architecture, alors j’ai suivi un diplôme d’études collégiales. J’ai adoré ça. Je continue à l’université.»
C’est la Fondation du Centre Jeunesse de la Montérégie et le CISSS de la Montérégie Est qui ont créé le porjet CLÉ.
Il offre une bourse d’une valeur mensuelle de 416$, qui est versée tout au long du parcours postsecondaire du jeune qui en bénéficie.
Par ailleurs, les boursiers sont également jumelés à un mentor – un bénévole issu de la communauté – afin d’assurer un accompagnement hors des murs de l’école et de l’institution de la protection de la jeunesse.
Les responsables du projet CLÉ soulignent dans un communiqué de presse que le coût de la sous-scolarisation des jeunes placés est estimé à 370 millions de dollars pour chaque cohorte de jeunes qui ont vécu un placement de la DPJ. Ce montant a été déterminé grâce à une nouvelle étude du Partenariat EDJeP dirigé par la Chaire de recherche du Canada sur l’évaluation des actions publiques à l’égard des jeunes et des populations vulnérables de l’ENAP.
Par l’entremise d’une évaluation, les étudiants du projet ont dressé un bilan très positif du projet CLÉ. La bourse leur a permis de réduire notamment leur fardeau financier et de se concentrer sur leurs études.
Il semble que la structure de soutien est aussi appréciée des jeunes, même après 18 ans. C'est d'ailleurs l'avis de Krystel et Rosalie.
- Avec l’aide d’un communiqué du projet CLÉ