Le gouvernement du Québec a affirmé qu'il était déterminé à faire adopter son projet de loi 40 sur l’abolition des élections scolaires, même s'il doit recourir au bâillon. Les commissaires Alexandre Taillefer et Luc Ferrandez dénoncent l'empressement de François Legault et de son équipe.
Déposé à l’Assemblée nationale en octobre, le projet de loi 40 prévoit plusieurs changements dans la loi sur l’instruction publique et la gouvernance scolaire. Mentionnons la transformation des commissions scolaires en centres de services, l’abolition des élections scolaires dans les districts francophones et une augmentation du pouvoir accordé aux comités de parents dans la direction des futurs centres de services.
Cette approche a choqué les syndicats d’enseignants et des commissions scolaires.
«Il y a 144 amendements dans le projet de loi 40. 89 lois seront modifiées par celui-ci quand il sera adopté. C'est énorme. Quelques petites affaires y sont camouflées, dont celle qui fait hérisser les poils sur le dos des enseignants: la question du perfectionnement des professeurs. [...] Ce projet de loi est un fourre-tout. Selon moi, les enseignants ont raison d'être frustrés. Le gouvernement va utiliser le bâillon pour une quatrième fois.»
Luc Ferrandez, lui, est d'avis que le gouvernement s'empresse d'adopter la loi 40, au détriment des enseignants et des étudiants.
«Le ministre Roberge pensait que ce serait facile. Il s'est rendu compte en cour de route que c'est compliqué. Le diable est dans les détails. [...] il devrait prendre une pause et revenir avec un projet mieux détaillé. Le gouvernement va se retrouver avec un gros problème...»