Récemment, Bombardier a averti le monde des affaires que ses rendements seraient nettement inférieurs à ses propres prévisions partagées publiquement en novembre. Une nouvelle qui a immédiatement refroidi les actionnaires et inquiété de nombreux spécialistes des milieux économique et politique.
Au dire de notre chroniqueur économique François Gagnon, plusieurs analystes affirment que Bombardier est trop gros pour qu’on laisse aller cette entreprise.
Rappelons qu’Investissement Québec a injecté 1,4 milliard $ dans le programme en 2015-16, notamment.
«C’est un peu comme ce qu’on disait à propos des banques américaines en 2008 : too big to fail. Les gouvernements ont mis trop d’argent dans Bombardier pour tout laisser tomber. Autre chose qui est discutée : la vente de Bombardier. Le 13 février, on aura les résultats financiers de l’entreprise et ce ne sera pas beau, malheureusement. Le plan d’Alain Bellemare ne semble pas fonctionner. Ça fait cinq ans qu’il dit qu’il va créer de la valeur chez Bombardier, pourtant c’est la destruction à l’intérieur de cette entreprise. Est-ce que les gouvernements vont devoir remettre de l’argent dans la compagnie?
Si c'est le cas, ils devraient dire à la famille Bombardier d'abandonner leur monopole. Elle a 50,9% du contrôle de l'entreprise alors qu'elle ne détient que 12% des actions. C'est dû aux actions multivotantes. Les gouvernements pourraient exiger de casser leur monopole. En réalité, la famille Bombardier s'enrichit aux dépens de tout le monde...»
L’action de Bombardier était évaluée à 1,22 $, le 26 janvier. Elle a perdu environ 60% de sa valeur depuis octobre. En 2008, la valeur de l’action a atteint 5,40 $.
Visiblement, la relance de l’entreprise est pénible.
La direction songe même à se retirer du programme A220, la nouvelle CSeries.
Le gouvernement du Québec détient 16,36% des actions dans le programme A220 tandis que Bombardier en possède 33,58%. Le reste appartient à Airbus, soit 50,06%.