Les révélations des journalistes de l’émission Enquête au sujet des liens d’affaires de Lino Saputo avec le mafioso Joe Bonnano ont suscité énormément de réactions.
Au micro de Paul Arcand lundi, Lise Ravary a indiqué avoir ressenti un profond malaise en regardant le reportage de l’émission Enquête à Radio-Canada, jeudi.
Sans remettre en question le travail exhaustif des journalistes, elle doute toutefois de la pertinence d’une telle enquête.
«Au fur et à mesure qu’on nous présentait le passé du roi du fromage, avec ce que j’appellerai des preuves circonstancielles, il y avait un malaise qui s’installait en moi. Est-ce qu’on est encore en train de condamner quelqu’un sur la place publique sans autre forme de procès?»
«Même s’il y avait des rumeurs depuis de nombreuses années, on arrive avec un dossier béton pour la télévision. Mais est-ce que ce dossier tiendrait la route dans une salle de cours devant un juge et des jurys?»
«Mais dans son autobiographie, il indique n’avoir jamais fréquenté les gens du crime organisé ou la mafia, que sa réputation était plus importante que l’argent. (Il) s’est exposé sur la place publique!»
«Mentir, ce n’est pas un crime, si tu ne mens pas devant un juge. Mais est-ce que les conséquences pour M.Saputo et sa famille valent des accusations publiques qui ne pourront jamais être vérifiées dans un cadre juridique? Il n’y aura jamais de procès ni d’accusation. Mais dans la tête de la plupart des Québécois aujourd’hui, et je les comprends, Lino Saputo était associé avec la mafia et c’est à cause de la mafia s’il a parti sa business. Donc moralement et juridiquement, à quoi sert une enquête de deux ans de l’équipe d’Enquête?»