L’auteur Yvan Godbout devra subir un procès devant jury, l’automne prochain. L’écrivain est accusé d’avoir produit et distribué de la pornographie juvénile.
Ce qu’on reproche à Yvan Godbout et son éditeur, c’est d’avoir inclus dans son roman d’horreur, Hansel et Gretel, plusieurs passages où l’auteur décrit de façon très explicite le viol d’une fillette de 9 ans par son père.
«Selon le juge qui entend la cause, il y aurait possiblement 14 passages sur un livre de 250 pages, donc 5% du livre. N’importe quel lecteur qui prend le livre dans ses mains voit que c’est un livre d’horreur. Il y a un avertissement sur la page couverture : ‘’Pour lecteur averti’’. C’est aussi indiqué à l’arrière»
«Un livre d’horreur, c’est une chose, mais un livre qui décrit le viol d’une enfant de 9 ans, ce n’est pas la même chose»
«Quelqu’un qui lit ce livre dans son entièreté ne va pas conclure que c’est de la pornographie juvénile. C’est un livre d’horreur»
«Pourquoi alors pouvait-on trouver ce livre chez Costco et Jean Coutu à travers des livres de recettes?»
«La maison d’édition a publié le livre dans la série des Contes interdits. C’était accessible. Mais est-ce que c’est de la pornographie juvénile au sens du Code criminel, nous croyons que ce n’est pas le cas»
«M. Godbout, s’il est trouvé coupable, aura une peine minimale d’un an au même titre que quelqu’un qui produit une vidéo d’agression sexuelle très crue avec un enfant. Le préjudice pour M. Godbout et la maison d’édition est très important, ça va ruiner leur carrière, leur vie personnelle et familiale»
Soutien d’écrivains
Mardi, de nombreux écrivains ont publié une lettre ouverte dans la Presse où ils expriment leur soutien à leur collègue Godbout.
Au micro de Paul Arcand, mercredi, Lise Ravary a commenté cette prise de position.
«Aujourd’hui, on a une hypersensibilité par rapport à la pédophilie et la pornographie juvénile, surtout au Québec, parce qu’elle est présente comme jamais à cause des réseaux sociaux et Internet»
«J’ai décidé que je choisissais mon camp. Je ne crois pas que quelqu’un doit aller en prison pour un truc comme ça, mais en même temps, face au dilemme entre la liberté d’expression d’un écrivain et un enfant qui pourrait être en danger, je sais lequel je vais prendre, ça sera toujours l’enfant»