Ce n’est certes pas la finale dont rêvait le commissaire Don Garber, mais dimanche après-midi, au Century Link Park de Seattle, le Toronto FC et les Sounders vont se disputer la MLS Cup pour une troisième fois en quatre ans.
Une finale entre les deux jeunes et puissantes offensives d’Atlanta et du LAFC aurait fait pour de meilleures cotes d’écoute, mais le destin en a décidé autrement. Ce sont plutôt les deux clubs qui ont affiché le plus de stabilité en MLS, lors des dernières années qui ont trouvé le moyen de se faufiler jusqu’au bout.
Difficile de savoir qui aura le meilleur dans ce duel. Ces deux clubs, très bien rodés par leurs entraîneurs respectifs (Greg Vanney – Toronto et Brian Schmetzer – Seattle), sont tous deux capables de faire le travail. Toronto a battu Atlanta United sur son propre terrain la semaine dernière, même chose pour Seattle à L.A., des exploits dont plusieurs pensaient impossibles.
Le Toronto FC devient-il une dynastie s’il gagne?
Les Reds s’avèrent une des équipes les plus redoutables des quatre dernières saisons en MLS. C’est leur troisième présence en MLS Cup. Ils en ont gagné une et pourraient en ajouter une deuxième dimanche. Ils ont remporté trois fois le Championnat canadien et participé à une finale de la Ligue des champions. En plus d’avoir été la première équipe de la MLS à jouer la Campeones Cup.
La seule tache à leur dossier a été la non-participation aux séries en 2018.
Malgré la foule attendue de près de 70 000 partisans, il serait surprenant de voir le Toronto FC sentir la pression, lui qui est un habitué des grands rendez-vous. Non seulement les Torontois ont été capables de se qualifier pour la finale, mais ils ont réussi l’exploit sans deux importants membres de leur colonne vertébrale, Jozy Altidore et Omar Gonzalez.
Le Toronto FC possède tellement de profondeur qu’on se demande même si ces deux cadres verront du terrain dimanche.
Altidore, le puissant attaquant américain d’origine haïtienne n’est toujours pas à 100% et devrait débuter le match sur le banc. Il n’a pas 90 minutes à donner, mais il pourrait s’avérer un outil très utile à Greg Vanney en fin de match.
Mais même sans le tank de guerre qu’est Altidore, le Toronto FC s’en tire bien offensivement, comptant sur la contribution offensive de joueurs moins prolifiques comme Nick De Leon, Jonathan Osorio et même Auro.
De son côté, Gonzalez semble prêt à reprendre sa place. Si tous reconnaissent que le grand américain est un meilleur défenseur que Laurent Ciman, on hésite à briser la chimie. Sans être parfait, Ciman en a suffisamment fait en charnière centrale pour aider Toronto à se rendre en finale.
Logiquement, si Gonzalez est à 100%, c’est lui qui devrait être là. Surtout que ce match pourrait se jouer sur un coup franc et Gonzalez s’avère fatal dans ce type de phase de jeu.
Depuis l’arrivée de Gonzalez à Toronto en milieu de saison, le Toronto FC n’a pas échappé un seul match MLS. La seule déception a été la défaite aux penaltys en finale du Championnat canadien face à l’Impact. Ceci dit, sans lui, Toronto n’a accordé que trois buts en trois matchs éliminatoires.
Seattle, une chance de satisfaire ses partisans
Les Sounders ont beau avoir atteint la finale face à Toronto en 2017 et en 2018, la réalité c’est qu’ils étaient, à l’époque, inférieurs. Le Toronto FC a dominé ces deux finales, même si Seattle a été capable d’en gagner une aux penaltys, de peine et de misère.
Cette fois-ci, c’est devant les leurs que ça se passera. Les Jordan Morris, Nicolas Lodeiro et Raul Ruidiaz voudront en mettre plein la vue. Mais attention aux Sounders, ils ne tomberont pas dans le panneau d’ouvrir le jeu volontairement. Ils vont tenter de profiter de la contre-attaque pour marquer des buts. Un peu comme ils l’ont fait contre le LAFC.
Une fois l’avance prise, il ne faudrait pas se surprendre de voir Seattle utiliser la même formule que la semaine dernière, c’est-à-dire stationner l’autobus et essayer de résister aux attaques torontoises.
On l’a vu, le gardien Stefan Frie est amplement capable de jouer sous cette pression.
À la Ligue des champions, sans être champion
Le terme le dit, la Ligue des champions devrait être réservée à des clubs champions. Mais même si Seattle perd ce match, ils seront tout de même de la grande danse de la LDC l’hiver prochain. Pourquoi? Car le gagnant de la MLS Cup obtient un laissez-passer pour le tournoi CONCACAF, sauf si le gagnant est un club canadien!
Vous avez bien entendu, les clubs canadiens sont interdits d’entrer en LDC via un triomphe en MLS Cup. Cette place est réservée à la Fédération américaine de soccer, duquel ne font pas partie les clubs canadiens.
Greg Vanney et ses joueurs ont fait savoir leur mécontentement par rapport à cette règle plus tôt cette semaine, mais la situation risque de ne pas changer. Selon la CONCACAF, les clubs canadiens ont leur propre compétition pour déterminer qui ira à la LDC, le Championnat canadien.
Notons que dès l’an prochain, le champion de la CPL, nouvelle ligue toute canadienne, aura aussi sa place à la LDC de la CONCACAF.
La finale de la MLS Cup se met en branle à 15h dimanche après-midi.