Yves-François Blanchet a réussi son premier défi de ramener le Bloc québécois dans un rôle de premier plan sur l'échiquier politique fédéral.
Celui qui a mené son parti à une récolte inespérée de 32 députés espérait une telle situation, mais le chef admet qu’il n’aurait jamais pu affirmer une telle chose en début de campagne.
En entrevue avec Patrick Lagacé, l’ancien ministre du Parti québécois et ex-chroniqueur politique est revenu sur les causes de la vague bloquiste qui a déferlé sur le Québec le soir des élections. Le principal moment de bascule? Les débats! Pourquoi?
«À mon avis, au moment des débats, on avait un accès direct aux Québécoises et aux Québécois, sans filtre, sans intermédiaire, sans journal, sans chroniqueur, commentateur, analyste, pour qui on est, à bien des égards, l’accessoire de leur propre spectacle.»
Lors de son passage à TVA, il souhaitait être dans le bon état d’esprit. Non pas à titre d’agresseur, car sa meilleure maîtrise de la langue, qui le distinguait des autres chefs, l’aurait fait mal paraître à son avis.
On lui a aussi demandé de commenter les récents commentaires de Martine Ouellet voulant que les récents succès du Bloc ne font pas avancer la cause souverainiste.
«La première chose que je veux dire, c’est que Madame Ouellet a eu la grande gentillesse de ne pas intervenir dans la campagne électorale et j’aime ça! La deuxième chose c’est que je lis chaque jour dix, douze, sinon quinze commentaires publics d’analystes de tout acabit et je ne les commente pas tous. Alors ceux-là sont dans la catégorie que je ne commente pas!»
Il réitère que son intention est de démontrer que le Bloc peut faire des gains sans avoir à faire volontairement dérailler le parlement canadien.
Lorsque Patrick Lagacé lui a demandé de prendre position sur le troisième lien à Québec et sur la gestion environnementale du gouvernement de la CAQ, Blanchet a soutenu qu'il n'avait aucune intention de critiquer le gouvernement Legault ou de porter un jugement sur le projet du troisième lien tant et aussi longtemps que le BAPE n'aura pas fait son rapport sur le sujet.