Après la saison 2018, il semblait écrit dans le ciel que l’avenir de l’attaquant Anthony Jackson-Hamel était ailleurs qu’à Montréal. Lui et son entraîneur Rémi Garde ne voyaient clairement pas les choses du même œil. D’ailleurs, le Québécois l’avait fait savoir à tous lors du bilan de fin de saison. Aujourd'hui, l'athlète fait toujours partie de l'Impact de Montréal... une équipe pour laquelle il joue toutefois très peu.
Jackson, qui a été formé par le club, a vu Quincy Amerikwa - un joueur venu de nulle part, pas meilleur que lui - obtenir toutes les occasions de se faire valoir, pendant qu’il réchauffait le banc.
À la surprise de tous, Jackson était toujours avec le club lorsque le camp d’entraînement 2019 a ouvert ses portes. Garde et lui ont assuré aux médias que l’on avait fait la paix et qu’ils envisageaient l’avenir sur de meilleures bases.
D’ailleurs, Garde a souvent été questionné à propos de la situation de Jackson depuis le début de la saison. Chaque fois, le coach a répété qu’il était satisfait du niveau d’engagement de son attaquant lors des entraînements.
Malgré tout, Anthony arrive rarement à obtenir la confiance de l’entraîneur, qui ne lui a donné que six départs en 24 matchs cette saison. C’est peu, d’autant plus qu’il y a eu de nombreuses absences en raison des blessures et des tournois internationaux.
Mardi, Garde a confirmé que Jackson lui avait fait part de sa frustration; il a affirmé qu’il comprenait les ressentiments de son attaquant.
Lorsqu’on regarde les statistiques, on arrive à la conclusion que Jackson a de bons arguments. Pour une équipe qui a eu beaucoup de difficulté à marquer des buts, on se demande comment on a bien pu faire pour se priver si souvent du Bombardier de Limoilou.
Voici la liste des trois meilleurs marqueurs de l’Impact cette saison, par rapport aux minutes jouées (Matchs MLS seulement; 500 minutes de jeu ou plus) :
- Orji Okiwonkwo – 1 but toutes les 189 minutes
- Anthony Jackson-Hamel – 1 but toutes les 201 minutes
- Saphir Taïder – 1 but toutes les 261 minutes
Regardons maintenant les buts marqués par rapport aux matchs débutés (Matchs MLS seulement; 5 départs ou plus) :
- Ignacio Piatti – 1 but chaque 1,6 départ
- Anthony Jackson-Hamel – 1 but à tous les 2 départs
- Saphir Taïder – 1 but à tous les 3 départs
Notons que Jackson a aussi soutiré deux penaltys qui ont été convertis par un de ses coéquipiers. S’il les avait tirés, il serait assurément au sommet de ces deux listes.
Finalement, regardons les statistiques de tirs au but, par rapport au nombre de minutes jouées (matchs MLS seulement et au moins 15 tirs) :
- Orji Okwonkwo – 1 tir à toutes les 29 minutes
- Omar Browne – 1 tir à toutes les 35 minutes
- Saphir Taïder et Anthony Jackson-Hamel – 1 tir à toutes les 38 minutes
Encore une fois, Jackson trouve le moyen d’être parmi les meilleurs.
Malgré un temps de jeu très limité - 604 minutes et seulement 6 départs - Jackson tire très bien son épingle du jeu et arrive à demeurer parmi les meilleurs de l’équipe. Du moins à l’attaque.
Notons aussi que Jackson n’a pas été blessé de la saison et aurait été disponible pour disputer la plupart des matchs.
Rapport qualité-prix
Lorsqu’on analyse les salaires des joueurs qui font partie des listes mentionnées, Jackson s’avère un excellent rapport qualité-prix à 175 000 $ par saison.
Mis à part Omar Browne qui ne touche que 90 000 $, les autres sont tous plus chèrement payés que Jackson.
Garde a indiqué mardi qu’en cette fin de saison endiablée, il aura besoin de tout son personnel pour espérer faire les séries. L’Impact disputera huit matchs en août, soit approximativement un match tous les trois jours.
C’est plus que jamais le moment de donner à Jackson la chance de prouver ce qu’il peut donner à l’équipe. Le club, qui détient une option à son contrat pour 2020, devra prochainement prendre une décision dans son cas. La direction va-t-elle enclencher ou non l’année d’option? Jackson lui-même veut-il revenir?
Tout le monde sait ques Jackson veut joueur avec l’Impact. Mais, à un moment donné, sa carrière devra passer en premier. Depuis deux ans, ça piétine à Montréal.
Il y a anguille sous roche.