Ça fait des années que la résidence Louise-Vachon, à Laval, traîne une réputation exécrable. Certains la surnommaient même de «maison de l'horreur». On sait maintenant pourquoi.
La résidence Louis-Vachon accueille 16 patients souffrant de troubles graves du comportement. Des patients autistes ou déficients intellectuels qui sont incapables de fonctionner en société en raison notamment de leur violence.
Pour s’occuper de ces patients, la résidence embauche environ 40 employés.
Depuis des années, il y avait des rumeurs persistantes au sujet du climat de travail malsain qui régnait à cette résidence.
«Quand on a eu cette nouvelle accréditation, il y a deux ans, dès le premier jour, on a constaté que rien n’allait à cet endroit. Les lieux physiques n’étaient pas adaptés et le climat, déjà à l’époque était malsain. Il y avait beaucoup d’intimidation. C’était un endroit qui a été laissé à lui-même pendant de nombreuses années»
À la suite d’une première lettre de dénonciation anonyme, il y a eu des suspensions avec solde durant la procédure d’enquête, mais aucune accusation n’a finalement été portée. Une deuxième lettre anonyme a suivi, mais en vain.
«C’était la loi de l’Omerta et les gens n’osaient pas parler»
Après les insuccès d’une troisième lettre de dénonciation anonyme, certains employés ont dénoncé ouvertement la situation.
«Il y a une enquête qui a été menée et ils ont découvert qu’une petite bande d’employés étaient violents avec les patients et les provoquaient volontairement pour s’amuser ou se venger. Et ça choquait les autres employés qui voulaient bien faire leur travail»
«Les gens qui ont dénoncé ont été intimidés, harcelés jusqu’à la maison avec des téléphones pour leur faire peur. On a crevé leurs pneus»
Depuis, le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval a congédié neuf employés de la résidence en raison du régime de terreur qu’ils avaient instauré. Trois d'entre eux ont également été accusées au criminel.