Trente minutes avant qu’on la débranche de son appareil respiratoire qui la maintient en vie, une femme est sortie de son coma dans lequel elle était plongée depuis des jours.
Suzanne Desjardins, qui a près de 54 ans, était assistée par un appareil de l’hôpital de Saint-Eustache, en raison de graves problèmes respiratoires. En fait, elle souffre d’emphysème pulmonaire. Cette maladie dégénérative l’affecte depuis plusieurs années.
«C’est quelque chose, hein ? Un vrai miracle. Lorsque j’étais dans le coma, je sais que je rêvais. Il semble que j’ai d’abord ouvert un œil. Mon frère était présent. Il m’a touché la jambe et m’a dit d’une voix forte de me réveiller… Je crois que c’est mon sauveur. Par chance que je me suis réveillée… Il était moins une.»
Cette mère de deux enfants est entrée à l’hôpital en raison d’une grippe qui l’a affligée au printemps: «J’avais trop de CO2 dans les poumons. J’étais en train de m’intoxiquer…»
Mme Desjardins a été stupéfaite de savoir qu’elle a frôlé de si près la mort. Par ailleurs, elle a mentionné en entrevue que ses enfants se sont retrouvés devant un choix terrible, à savoir celui de maintenir leur mère dans la souffrance ou encore de la libérer en ayant recours à l’euthanasie. Il faut dire que l’état de la patiente s’était grandement détérioré à compter du 23 mai.
«Ce n’est pas possible. Ils sont trop jeunes pour prendre une telle décision...»
Évidemment, cette histoire fait réfléchir quant au geste éventuel qui aurait été posé par les membres de la famille, c'est-à-dire le thème de la mort assistée.
Le médecin Guy Riendeau, qui a été urgentologue durant 37 ans au Centre hospitalier de l'Université de Montréal, a tenu à remettre les pendules à l'heure.
«Ce n'est pas nécessairement une erreur. L'évolution naturelle d'une maladie ou d'une condition peut varier d'une personne à l'autre. [...] On peut effectivement se tromper. Le traitement qu'on lui donnait semblait fonctionner, mais pas aussi vite qu'on pensait... Je pense que c'est l'infection qui était en train de la tuer et non son emphysème. Jusqu'à 20 % des gens ayant une pneumonie peuvent mourir, même avec un traitement.»