GATINEAU, Qc — L'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées demande aux fournisseurs de services de santé du Canada de développer des programmes susceptibles d'aider les jeunes à reconnaître les signes indiquant qu'on cherche à les exploiter.
Le rapport final rendu public lundi matin, qui contient plus de 200 recommandations pour le gouvernement fédéral, décrit la violence à l'égard des femmes et des filles autochtones, métisses et inuites comme une forme de «génocide», ajoutant qu'il s'agit d'une crise qui dure depuis des siècles.
L'ethnologue Isabelle Picard était en entrevue ce matin au 98,5 FM, indiquant que même encore aujourd'hui, les autochtones, particulièrement les femmes, subissent la répression.
«Il y a encore de la stérilisation forcée qui se fait dans plusieurs provinces canadiennes. Je pense à la Saskatchewan notamment et ça se fait encore dans les années 2000. Si ce n'est pas un génocide, je ne sais pas ce que c'est.»
Trois ans d'ardeur et de controverses
Le rapport doit être officiellement déposé lors d'une cérémonie de deux heures à Gatineau, en présence du premier ministre Justin Trudeau.
Aboutissement d'un effort de trois ans souvent frappé par des controverses, des retards et des problèmes de personnel, le rapport documente ce que la commissaire en chef Marion Buller appelle «des vérités importantes», notamment le fait que les lois et les institutions canadiennes sont elles-mêmes responsables des violations des droits de la personne des peuples autochtones.
Des milliers de cas
Les recommandations incluent la mise au point d'une réponse efficace aux cas de trafic humain, d'exploitation et de violences sexuelles, y compris dans l'industrie du sexe.
On estime que le nombre de femmes autochtones disparues et assassinées se chiffre par milliers au Canada, mais le rapport indique que malgré tous les efforts déployés pour quantifier l'ampleur de la tragédie, personne ne connaît le nombre exact.