Des religieuses qui ont été abusées sexuellement par des prêtres et qui ont refusé l’avortement se retrouvent trop souvent à la rue et doivent se résigner à se prostituer pour subvenir aux besoins de leur enfant.
Cette malheureuse et surprenante situation est mise en lumière dans le documentaire-choc «Religieuses abusées, l'autre scandale de l'Église».
Selon l’enquête menée pendant près de deux ans par les journalistes Marie-Pierre Raimbault et Éric Quintin, le Vatican et l’Église catholique à travers le monde ont caché, depuis 1994, de nombreux rapports confidentiels qui faisaient état de religieuses abusées sexuellement par des prêtres.
Comme pour le scandale de la pédophilie, le secret de l’Église a permis aux prêtres abuseurs de poursuivre leurs abus en toute impunité.
«Ces abus de religieuses par des prêtres, c’est un double abus. C’est un abus de la femme comme n’importe quelle femme qui est violée ou abusée par un homme. Mais il y a aussi l’abus spirituel. Dans le monde de fonctionnement de l’Église catholique, le directeur spirituel a tous les pouvoirs. C’est à lui que vous confessez toute votre intimité. C’est un viol spirituel terrible»
«Jusqu’à maintenant, il n’y a pas eu de réponse de la part du Vatican. Oui, le Vatican savait, oui le Vatican a essayé de mettre sous silence comme pour la pédophilie»
Hypocrisie de l’Église catholique
Alors que l’Église catholique condamne sévèrement le viol et l’avortement, elle force ces religieuses qui se retrouvent enceintes à la suite d’abus sexuel de prêtres de se faire avorter. Si elles refusent, elles sont expulsées de leur communauté et leur avenir est très sombre.
«Le pape et le Vatican disent NON à l’avortement, mais ils sont capables d’avorter leurs religieuses enceintes. Dans le film, ils avortent une religieuse qui est enceinte de huit mois de grossesse. C’est un meurtre, il n’y a pas d’autre mot. Apparemment, ce ne sont pas des choses qui n’ont pas dérangé ni les mères supérieures, ni le médecin catholique, ni le prêtre qui a violé la religieuse. C’est scandaleux»
«Quand elles ne sont pas avortées, on leur propose de faire adopter leurs enfants. C’est terrible. Et si elles ne veulent ni l’adoption ni l’avortement, on leur dit que la porte est ouverte. Elles doivent sortir dans la rue et se débrouiller toutes seules. Et bien souvent, des religieuses en Afrique qui ont décidé de garder leurs enfants se retrouvent sur le trottoir de la prostitution»