Michel Bergeron a dirigé les Draveurs de Trois-Rivières de la Ligue de hockey junior majeur du Québec de 1975 à 1980, avant d'être lié aux Nordiques de Québec et aux Rangers de New York de la Ligue nationale de hockey durant 11 saisons. Mais dans le coeur du «Tigre», la durée de la relation avec une équipe a peu à voir avec la qualité de ce lien.
En conversation avec l'animateur Mario Langlois, mercredi, aux Amateurs de sports, en direct du Capitole de Québec où la LHJMQ tient son gala du 50e anniversaire, l'ancien entraîneur désormais analyste s'est rappelé le passé.
« Je me trouve privilégié. J’ai autant de bons souvenirs avec les Draveurs qu’avec les Nordiques et les Rangers. »
Michel Bergeron ne visait pas une carrière d'entraîneur dans le hockey.
« Quand j'ai commencé à Trois-Rivières, j'étais un chauffeur de camion qui avait espéré un jour jouer au hockey, mais qui n'avait pas le talent et les habiletés. Et là, je suis devenu un entraîneur sur le tas. Mon histoire ressemble beaucoup à celle de Jacques Demers. On ne s’attendait pas à ça. Ce n’était même pas un but dans la vie. On avait juste la chance de demeurer dans le hockey.
« À Trois-Rivières, c’est devenu mon gagne-pain. Je faisais un peu plus de sous que je faisais comme camionneur. Et je me disais, c’est ça la vie. Et c'est à partir de ce moment que j'ai eu peur. Moi, je suis insécure de nature (rires). J’ai toujours eu peur de me faire congédier tellement j’aimais ça. Quand je négociais un contrat, je voulais beaucoup d’années… »
Bergeron aura donc eu l'occasion de voir en action tous les grands de la LHJMQ et d'en diriger plusieurs.
« Je les ai tous vu jouer. Quand Guy Lafleur est arrivé avec les Remparts de Québec, je militais dans le hockey et je voyais Guy régulièrement. Après, j’ai dirigé des équipes juniors au niveau national et canadien. Je dis ça souvent à Mike Bossy : «Je t’ai dirigé». J’ai dirigé Denis Savard et beaucoup de joueurs qui sont ici. Et j’ai dirigé ‘contre’ les autres. »
Cela dit, l'ancien entraîneur admet que les temps ont changé et qu'il n'aurait peut-être pas fait long feu de nos jours.
« Dans mon temps, ce n'était pas structuré comme aujourd'hui. De nos jours, il y a des psychologues sportifs, des suivis dans les écoles, moins de bagarres. Je me suis battu derrière le banc avec Ron Racette. J'aurais été suspendu pour cinq ans. »
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