Le Québécois Georges St-Pierre a officiellement mis un terme à son exceptionnelle carrière d’arts martiaux mixtes le mois dernier.
Dans une longue entrevue avec l’animateur Mario Langlois aux Amateurs de sports, l'ex-champion du monde de deux catégories revient sur de nombreux aspects professionnels et personnels qui l’ont animé au cours des deux dernières décennies.
Georges St-Pierre vs GSP
« Quand on combat dans ce sport, on met un masque en quelque sorte et on devient quelqu’un qu’on n’est pas vraiment dans la vie de tous les jours. Comme un superhéros qui se transforme. Et c’est dur de faire la transition.
« GSP, il s’en fout de ce que le monde pense. Il va faire ce qu’il a à faire. Peu importe ce que ça prend, il va vouloir arriver à ses fins. Georges St-Pierre, lui, il est plus diplomate. Il ne veut pas mal. Il ne veut pas blesser les gens. Il veut être gentil avec tout le monde. Il ne veut pas donner une mauvaise opinion de lui à personne. Il essaie d’être toujours politiquement correct avec tout le monde.
« Toute la rage ou l’énergie négative que j’ai eu durant ma vie, quand je deviens GSP, je peux m’en débarrasser. Je peux la canaliser dans mon combat. Dans la vie de tous les jours, on ne peut pas toujours dire ce qu’on pense. »
La gestion du stress
« L’attente du combat pour moi, c’est la chose que j’aimais le moins. C’est comme une boule qui grossit plus tu approches du combat. C’est vraiment insupportable. Ce que j’aime faire, la semaine du combat, je prends ma voiture et je vais faire une ride.
« En voiture, j’observe les gens. Je regarde une vieille femme qui porte son sac d’épicerie et je me dis qu’elle s’en fout que je gagne samedi soir, elle ne sait même pas qui je suis. Ça ne va rien changer. Et je me rends compte que la plupart du monde n’en a rien à foutre de mon combat du samedi. Ça m’enlève beaucoup de pression. Dès fois, je me regarde dans le miroir et je me dis que je gagne ou que je perdre, on s’en fout. Je me détache de la réalité. Ça me fait du bien. C’est très thérapeutique. »
La concentration
« Quand j’ai un combat, je sais les choses que je dois faire pour avoir la victoire et je me concentre là-dessus, peu importe ce que ça prend. Je reste objectif et non subjectif. La peur, c’est comme du feu. Ça peut te brûler. L’important, c’est de se servir de la peur, de la crainte de l’échec, comme source de motivation.
« Je suis quelqu’un de très, très fier. Pour moi, échouer, c’est inacceptable. D’un autre côté, je suis prêt à échouer. Si j’échoue, je vais apprendre de mon échec et je vais devenir plus fort par la suite. Souvent, les gens sont paralysés par la peur d’échouer. Il ne faut pas être paralysé. Il faut détester échouer. Il faut se servir de l’échec pour grandir et devenir meilleur ».
La condition physique
« Je suis toujours la même routine. Je pense que ça va me prendre du temps à décrocher. Je m’entraîne toujours autant. J’ai rencontré beaucoup d’athlètes qui ont pris leur retraite et tu vois qu’ils commencent à être obèses. Ils prennent du poids… Je ne veux vraiment pas que ça m’arrive.
« Je pense que les athlètes, quand ils prennent leur retraite, ils sont comme écœurés de la compétition. Moi, je voulais quitter au sommet et je m’en vais sans aucune pensée négative. Je vais continuer à m’entraîner tout au long de ma vie. »