L'industrie du taxi se mobilise et prépare des moyens de pression partout au Québec pour dénoncer la déréglementation de leur industrie, telle qu'annoncée par le gouvernement du Québec.
«Les chauffeurs de taxi sont appelés à faire la grève à partir de lundi, 7 h. On veut manifester tout en gardant des services essentiels. On parle des courses de taxi impliquant des personnes dont les besoins sont cruciaux, comme aller à l'hôpital. [...] Nous voulons que le ministre des Transports retire son projet de loi 17, qu'il a déposé récemment. Nous allons faire un shutdown des appels...»
Des chauffeurs de taxi mécontents ont prévu de se réunir en assemblée générale extraordinaire dimanche après-midi à Montréal à l'invitation du Comité provincial de concertation et de développement de l'industrie du taxi (CPCFIT) et du Regroupement des intermédiaires de taxi de Québec (RITQ). Tous les propriétaires de permis de taxi du Québec y sont invités afin d'être informés des moyens de pression à venir pour les prochaines semaines.
Ces derniers ne cachent pas leur colère. Dans leur convocation, il est indiqué que «les propriétaires de taxi sont tellement furieux (...) qu'ils n'ont plus rien à perdre». Abdallah Homsy, y indique que «la situation va dégénérer très rapidement».
Depuis le début du litige avec Québec et de l'arrivée d'Uber, les chauffeurs de la région de Montréal sont parmi les plus mobilisés au Québec.
À l'échelle provinciale, une journée de grève des chauffeurs de taxi a déjà été annoncée pour lundi.
Le projet de loi 17
Plus tôt cette semaine, le ministre des Transports, François Bonnardel, a annoncé une réforme qui prévoit notamment de mettre fin au contingentement des taxis et aux territoires exclusifs. Un chauffeur devra avoir un permis de classe 5, comme la majorité des conducteurs et Québec mettra fin à l'immatriculation T réservée aux taxis.
Notons que la valeur des permis de taxi montréalais a chuté de façon draconienne au cours des dernières années.
Si le gouvernement Legault y voit une façon de moderniser l'industrie et d'alléger la réglementation qui l'encadre, les chauffeurs de taxi n'ont pas du tout la même opinion.
À l'Association des taxis des régions du Québec, le porte-parole Serge Lebreux a souligné que les enjeux financiers sont majeurs pour les propriétaires de taxi avec la perte de la valeur de leurs permis alors que ces derniers misaient sur la vente de leur permis à leur retraite pour garnir leur fonds de pension. Il a souligné que le dernier plan de compensation du gouvernement québécois était nettement insuffisant, à 1000$ par taxi en région, alors qu'un permis de taxi coûte actuellement environ 90 000$ à Rimouski et 150 000$ à Sept-Îles.