PARIS - La France a relevé son degré d'alerte à « Urgence attentat » dans la foulée de la fusillade survenue mardi soir au marché de Noël de Strasbourg, qui a fait trois morts et six blessés graves et dont l'auteur présumé est toujours en fuite.
Le ministre français de l'Intérieur, Christophe Castener, a annoncé ce nouveau bilan des morts pendant la nuit de mercredi, après que des chiffres contradictoires eurent été révélés par des représentants syndicaux des policiers.
Quelque 350 responsables de sécurité et deux hélicoptères sont impliqués dans les recherches pour trouver l'assaillant présumé. Des effectifs de sécurité supplémentaires seront envoyés dans cette ville du nord-est de la France, qui abrite le Parlement européen.
Selon le site du ministère de l'Intérieur, le niveau Urgence attentat « déclenche un état de vigilance et de protection maximal » et « est associé à des mesures additionnelles contraignantes ».
Les contrôles à la frontière seront d'ailleurs renforcés, a indiqué le ministre. Au même moment, les autorités commençaient à laisser sortir des citoyens qui étaient enfermés depuis plusieurs heures dans certains endroits de la ville.
Mesures de confinement
Un photographe de l'Associated Press était parmi les quelque 5000 personnes qui étaient dans un stade pendant l'attaque de mardi soir et qui ont dû y rester pendant environ cinq heures. Le stade est situé à quelques pas du Parlement européen, qui faisait également l'objet de mesures de confinement.
Le bureau du procureur de la France a annoncé l'ouverture d'une enquête terroriste sur les événements, bien qu'il n'ait pas précisé les motivations exactes du présumé assaillant. On ne sait pas si le marché de Noël — qui avait été visé par un attentat déjoué du groupe Al-Qaïda en 2000 — était la cible. Les autorités ont identifié le suspect de l'attaque, qui est toujours en fuite.
Selon le représentant syndical Stéphane Morisse, de l'Unité SGP Police, le présumé tireur avait été blessé par des soldats qui surveillaient le marché avant de prendre la fuite.
Les policiers s'étaient rendus plus tôt dans la journée au domicile du suspect pour l'arrêter, mais l'individu de 29 ans, qui serait radicalisé, n'y était pas, selon M. Morisse. Les policiers ont cependant trouvé des explosifs sur les lieux, selon lui.
Des visées terroristes?
Le préfet de la région Grand Est et du Bas-Rhin a révélé que l'individu était « fiché S », ce qui signifie qu'il était recherché par les autorités parce qu'on le soupçonnait de visées terroristes ou d’atteinte à la sûreté de l’État, selon le site du ministère de l'Intérieur.
Le porte-parole de l'armée française, le colonel Patrik Steiger, a indiqué que le tireur n'avait pas cherché à s'attaquer aux soldats qui patrouillaient dans les environs; il s'en serait plutôt pris aux civils.
Plusieurs des blessés l'étaient grièvement, a indiqué le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner.
Le maire de Strasbourg, Roland Ries, a annoncé sur les réseaux sociaux que le marché de Noël serait fermé mercredi en raison des événements.
« Je tenais à remercier les Strasbourgeois et les visiteurs pour leur patience et leur compréhension; les confinements sont respectés et cela facilite le travail des forces de l'ordre», a-t-il ajouté.
La France a été touchée par plusieurs attaques perpétrées par des extrémistes, dont les attentats de 2015 à Paris, et l'attaque au camion-bélier à Nice en 2016.
L'attaque survient alors que les policiers sont épuisés dans la foulée d'importantes manifestations contre le président Emmanuel Macron.
Le président Macron a d'ailleurs reporté une rencontre à l'Élysée, mardi soir, afin de surveiller le déroulement des événements.