Depuis déjà quelque temps, il est possible de se procurer du cannabis dans certaines réserves autochtones du Québec. Que peuvent faire les autorités afin de faire respecter la loi ? Entrevue avec l'ancien policier de la Sûreté du Québec (SQ), François Doré.
Plusieurs de nos auditeurs et lecteurs du 98,5 FM ont indiqué que la contrebande de pot est chose coutume à Kahnawake ou encore à Kanesatake.
Récemment, le Journal de Montréal a rapporté qu’au moins quatre commerces appartenant aux Mohawks offrent du cannabis à «un prix bien souvent inférieur à celui de la Société québécoise du cannabis (SQDC), qui est la seule autorisée à vendre cette drogue dans la province».
L’analyste en affaires policières, François Doré, a indiqué vendredi que «l’histoire se répète», en quelque sorte.
«On peut remplacer les mots pot de contrebande, par alcool ou tabac de contrebande. C’est ce qu’on a vécu au cours des dernières années.»
«Sur le territoire de Kahnawake, ce sont les peacekeepers qui doivent faire appliquer la loi. À Kanesatake, c’est encore la SQ qui assure la déserte policière. On est prêts à voir quoi ? Des interventions policières musclées pour risquer des conséquences comme le pont Honoré-Mercier fermé? [...] je n'ai pas l'impression qu'on va assister à de grandes opérations. Le marché s'y trouvait déjà...»
La loi
L'ex-dirigeante du groupe de travail fédéral sur le cannabis et ancienne vice-première ministre fédérale, Anne McLellan, s'attendait à ce que les premiers jours de la légalisation de la marijuana à des fins récréatives soient consacrés à la célébration, mais elle incite maintenant tous les acteurs de cette industrie à respecter les règles.
Vendredi, elle a souligné que des leçons ont été apprises à partir de l'expérience d'autres États nord-américains: il faut appliquer la loi dès maintenant si on veut qu'elles soient respectées à l'avenir.
- Avec La Presse canadienne