Le producteur Gilbert Rozon pourra aller en appel du jugement qui a autorisé l'action collective des «Courageuses» contre lui.
Sa requête pour permission d'en appeler du jugement de la Cour supérieure a été accordée mercredi par le juge Mark Schrager de la Cour d'appel.
Il pourra ainsi faire valoir ses arguments devant le plus haut tribunal du Québec et tenter de faire rejeter l'action.
Son appel sera entendu de façon prioritaire, a décidé le juge Schrager, qui a posé de nombreuses questions lors de l'audience à l'avocat des «Courageuses», Robert Kugler, qui a plaidé avec conviction mercredi matin.
Le fondateur de Juste pour rire, Gilbert Rozon, âgé de 63 ans, a été poursuivi par un groupe de femmes qui l'accusent de harcèlement et d'agressions sexuelles et lui réclament des dommages — dont des dommages exemplaires — pour ce qu'elles allèguent avoir subi. Selon le groupe, M. Rozon aurait fait au moins 20 victimes sur une période de 34 ans, de 1982 à 2016, ce que réfute fermement le producteur. Outre Patricia Tulasne, qui est la représentante du groupe, on ignore l'identité des autres femmes.
Dans la requête pour permission d'en appeler, les avocats de M. Rozon avaient soutenu qu'il apparaissait que le juge Donald Bisson de la Cour supérieure — qui a donné son feu vert à l'action — ait voulu faciliter la dénonciation d'actes d'agression sexuelle. Ils ont qualifié l'objectif de «louable», précisant qu'il est toutefois étranger aux critères d'autorisation de l'action collective.
Les allégations formulées contre Gilbert Rozon n'ont pas encore subi le test des tribunaux et aucune accusation criminelle n'a été déposée contre lui.
L'action collective avait été autorisée par le juge Bisson le 22 mai dernier.
Il avait alors accordé aux «Courageuses» le droit de réclamer, au nom de toutes «les personnes agressées et/ou harcelées sexuellement par Gilbert Rozon», jusqu'à 10 millions $ en dommages punitifs, en plus de dommages moraux et pécuniaires.