«Il aurait été champion du monde» - Patrick Tambay

Gilles Villeneuve a remporté sa première victoire en Formule 1 lors du Grand Prix du Canada, en 1978. Pour le 40e anniversaire de ce moment historique et à l’approche de l’édition 2018 de l’événement annuel au circuit qui porte désormais son nom, le 98,5 FM propose une série d’entretiens avec des proches et des collègues du pilote québécois. Aujourd’hui : Patrick Tambay.

Gilles Villeneuve et Patrick Tambay, aujourd'hui âgé de 68 ans, ont été des contemporains en F1, où ils ont fait leurs premières armes dès 1977. Nés à un an d’écart, les deux pilotes se connaissaient déjà avant leurs débuts au plus haut niveau de pilotage. Ils sont rapidement devenus amis après une course à Trois-Rivières, en 1976.

« En 1978, je me souviens qu'il avait réalisé une course extraordinaire, a dit Tambay, au micro de Mario Langois, aux Amateurs de sports. C'était un grand moment ». 

Amitié spontanée

« C’était spontané. J’avais été invité après la course en 1976 par Johanne et Gilles à leur rendre visite dans leur motorhome à Berthierville. C’est parti de là, a rappelé Tambay. Et quand il est venu en Europe, je l’ai invité à venir chez moi. Il y avait de la camaraderie et de la complicité. C’était très cordial et très chaleureux. »

C’est Tambay qui a succédé à Villeneuve chez Ferrari après le décès de ce dernier en 1982. 

« On ne peut pas savoir ce qu’il aurait pu devenir…. Mais il aurait été champion du monde, je pense, cette saison-là. On ne peut pas refaire l’histoire, mais il avait en lui le potentiel de l’être (champion du monde) et il avait l’équipe pour pouvoir l’être. »

S’il devait résumer Gilles Villeneuve à une seule image, Tambay n’hésite pas.

« Zandvoort! La manière dont il roulait, sur trois roues, c’était absolument phénoménal! Il avait crevé à l'arrière... Et il y a aussi la passe d’armes avec (René) Arnoux à Dijon, qui était mémorable. Deux fêlés. Fous furieux… »

Le Français accueillera aussi Johanne et Jacques Villeneuve après la mort de Gilles.

Tambay qualifie Jacques Villeneuve de « skieur téméraire » et il admet qu’il était ému quand il a remporté les 500 milles d’Indianapolis. Et qu’il n’a pu s’empêcher de penser à Gilles, en 1997, quand Jacques a remporté le championnat de Formule un.

« J’ai des frissons encore là… Maintenant. »

Et quand Tambay a évoqué les anciens amis (pilotes) qui sont morts en course, il a eu cette remarque étonnante.

« C’est triste, mais franchement, je préférerais être parti au combat que de mourir vieux et malade. »

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