L'Office québécois de la langue française a tranché: on ne fait pas erreur si on monte sur LE trampoline et qu'on tombe ensuite de LA trampoline.
L'appareil en question peut en effet sauter d'un genre à l'autre sans offusquer l'autorité linguistique de la province qui estime que «les deux genres sont possibles».
L'Office explique que le mot trampoline est une francisation du nom italien trampolino, qui est masculin en italien, mais qu'il a été introduit en français au début des années 1960 en se basant sur l'emprunt anglais «trampoline», où il a un genre neutre. Curieusement, on lui a donné le genre féminin au Québec et, en Europe, le genre masculin.
L'OQLF estime que le Québec a opté pour le féminin possiblement par analogie avec la quasi-totalité des noms qui se termine en -ine (adrénaline, discipline, figurine, etc.) et ajoute au passage que deux autres mots empruntés à l'italien et qui sont masculins dans cette langue — crinolino et mandolino — ont subi le même changement de genre en devenant crinoline et mandoline en français.
Ainsi, la liberté de choix est totale, selon l'organisme: «il revient aux locuteurs et aux locutrices d’opter pour l’usage qui leur convient et qui leur semble le plus adapté au contexte dans lequel le mot est utilisé».
Selon les auteurs de la note, «le changement de genre observé dans l’usage au Québec résulte sans doute d’une influence des médias» surtout à la suite de la reconnaissance du (ou de la) trampoline comme discipline olympique aux Jeux de Sydney, en 2000.
Le mot est alors apparu plus fréquemment dans les médias qui, devant traiter la nouvelle discipline olympique «dans un contexte international, ont adopté davantage le masculin, genre répandu ailleurs dans la francophonie».
Dès lors, «le féminin n’a cessé de perdre du terrain dans les médias québécois, devenant plus marginal, et le masculin est aujourd’hui bien implanté, en particulier dans la langue écrite.»