Depuis quelques semaines, la hausse du prix de l’essence semble devenir une tendance lourde. Pourtant, le prix à la pompe ne semble pas respecter le prix du pétrole brut. Chose certaine, le coût du litre d'essence semble bel et bien en progression constante.
Au dire du journaliste de La Presse, Jean-Philippe Décarie, «on peine à comprendre les raisons qui justifient les récentes et soudaines hausses de prix à la pompe, dont celle qui a poussé jusqu'à 1,44 $ le prix du litre d'essence ordinaire la semaine dernière.»
Selon lui, ce prix est totalement injustifié par rapport au prix de revient de la matière première, puisque le baril de pétrole Brent de la mer du Nord se négociait tout juste au-dessus des 70 $US et que le pétrole West Texas Intermediate s'échangeait à plus de 65 $US, la semaine dernière.
L'an passé, le baril de pétrol était environ de 50 $US.
Visiblement, le coût d'acquisition du pétrole brut ne tient plus beaucoup dans l'équation actuelle de la fixation des prix.
La semaine dernière, les automobilistes montréalais ont payé 1,44 $ le litre à la pompe. Seulement 4 cents de moins qu'il y a 10 ans, quand le baril de pétrole avait atteint la marque record des 148 $US le baril, en juin 2008.
En plus, le prix du brut augmente
Au cours des dernières semaines, la tendance du prix du pétrole brut est à la hausse.
«Outre les tensions géopolitiques qu'on évoque abondamment pour justifier la hausse des cours pétroliers, c'est surtout l'action concertée des pays membres de l'OPEP qui ont réduit, depuis janvier 2017, leur production de 1,8 million de barils par jour dans le but de faire pression sur l'offre disponible», peut-on lire dans l’article de La Presse.
L'Arabie saoudite, grand producteur de pétrole, aimerait bien voir les prix du baril de pétrole revenir à ce qu’ils étaient il y a 10 ans. Pour l’instant, le pays espère atteindre les 80 $US prochainement. Le cap des 100 $US serait même réaliste.
Les représentants de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) doivent se rencontrer en juin pour réévaluer leurs objectifs. Déjà, on peut dire que la stratégie des membres de l’OPEP, à savoir réduire les réserves de pétrole des pays développés, dont celle en provenance de l’exploitation du pétrole de schiste aux États-Unis, aurait fonctionné en bonne partie.
L’OPEP devrait pouvoir augmenter progressivement la valeur de son pétrole brut d’ici l’été, car l'offre de pétrole des pays occidentaux n'arrive pas à satisfaire la demande mondiale. Les prix du brut risquent alors de monter à moyen terme. À la pompe, le prix pourrait ainsi battre une nouvelle marque au Québec, cet été.
Cela dit, pour tenter de comprendre les variations du prix de l'essence, il faut aussi tenir compte des taxes (la taxe d'accise de 10 cents le litre, la TPS, la TVQ, la taxe de 3 cents par litre dans le Grand Montréal, taxe sur le carburant de 19,2 cents le litre), du taux de change entre le dollar canadien et le dollar américain, puis de la marge de raffinage.
On doit également évaluer l'offre des producteurs du pétrole et la demande des consommateurs.