La municipalité de Cookshire-Eaton, en Estrie, est sur toutes les lèvres alors qu’on apprend qu’un sympathisant des Hells Angels s'est présenté comme candidat à l’élection le 2 novembre.
Selon les journalistes Jean-Louis Fortin et Félix Séguin, du Journal de Montréal, Sylvain Vallée, membre des Gitans de Sherbrooke, se présente comme conseiller municipal.
Malgré l’inquiétude de la population et l’absence de casier judiciaire, la loi électorale québécoise n’interdit pas sa candidature, convient Félix Séguin, invité sur les ondes du 107.7 Estrie, mardi matin.
Les Gitans de Sherbrooke est un groupe connu par les policiers pour être aligné sur les Hells Angels, ajoute-t-il. Sylvain Vallée n'a toutefois aucun dossier criminel.
Deux opposants ont posé leur candidature à l'élection municipale à quelques heures de la fin des mises en candidature. Sinon, Sylvain Vallée aurait été élu par acclamation.
N’ayant pas de casier judiciaire, Vallé est dans son droit le plus complet de présenter sa candidature.
«Si vous êtes membre d'un club de motards identifiés comme étant un club supporters des Hell's Angels qui fait partie du crime organisé, vous avez aussi le droit, d'autant plus que Sylvain Vallée, selon les vérifications, n'a aucun dossier criminel.»
Selon lui, Geneviève Guilbault, ministre des Affaires municipales, et Ian Lafrenière, ministre de la Sécurité publique, envisagent d’agir pour mieux encadrer de telles situations à l’avenir.
Écoutez l’entrevue accordée par le journaliste Félix Séguin à l’animateur Jean-Sébastien Hammal.
«J’ai confiance aux citoyens»
Invité à réagir, M. Lafrenière s'est dit préoccupé par la situation.
« C’est certain qu’une situation comme celle-ci me préoccupe. J’ai confiance aux citoyens. Ce sera à eux de se prononcer. Je n’ai pas à leur dire pour qui voter ou ne pas voter. Grâce au travail journalistique, les citoyens de Cookshire-Eaton pourront prendre une décision en toute connaissance de cause», affirme-t-il.
«Non seulement les sympathisants aux groupes criminels organisés ne se cachent pas, mais en plus ils se présentent ouvertement dans une élection municipale. Ça démontre que la volonté de notre gouvernement d’accentuer la lutte contre ces groupes est pertinente. Nous présenterons des mesures concrètes en ce sens sous peu. En ce qui concerne l’admissibilité des candidats à une élection municipale, je suis en lien avec ma collègue Geneviève Guilbault aux Affaires municipales.»
«Pas unique au Québec»
Jointe par Cogeco nouvelles, la ministre des Affaires municipales dit vouloir communiquer avec le Directeur général des élections pour clarifier l’affaire.
«On est en train de regarder ça. Je compte envoyer une lettre au Directeur général des élections, parce que je pense que ça mérite une réflexion. Ça mérite aussi qu'on se penche sur la question», commente Mme Guilbault.
«Alors, je vais solliciter son opinion, ses recommandations sur la chose. Est-ce qu'on devrait faire différemment? Quelles sont les meilleures pratiques? Que font d'autres nations pour ce genre d'enjeux là? Parce que ce n'est pas unique au Québec.»