Les habitants de la résidence privée pour aînée Mont-Carmel ne seront finalement pas évincés, selon ce qu'a annoncé le nouveau propriétaire de l’immeuble, Henry Zavriyev, suite à une longue saga judiciaire.
Écoutez la résidente Marie-Paule Lebel, qui a vécu cette lutte de l’intérieur, expliquer à Paul Arcand que la victoire reste toutefois «partielle» et que la bataille n’est pas terminée.
«Les avocats de la partie adverse ont communiqué avec nos avocats pour leur dire que là, le propriétaire renonce finalement à ses avis d'éviction et donc le procès comme tel n'aura pas lieu.»
La résidente explique qu'il y avait 216 appartements dans la résidence au moment où l'achat a été fait et que lors du contexte de la COVID, il y avait à peu près 190 résidents dans la résidence et à partir du moment où on a eu l'avis d'éviction fin janvier 2022, certains ont saisi l'occasion de déménager et «profiter» des avantages, par exemple que le propriétaire est obligé de donner trois mois de loyer, payer les déménagements, etc.
Néanmoins avec la décision du propriétaire de reculer sur ses évictions, elle se dit méfiante que cette décision ne soit seulement qu'un voile qui cache autre chose.
«À partir du moment où ce propriétaire est entré dans la maison, il a mis des gestionnaires qui étaient là pour uniquement nous décourager, nous enlever tous les services, nous enlever la sécurité. On a tout de suite pris nos lieux communs, déménager les meubles, on ne sait pas où. Tous ces bons meubles qu'on avait sont partis. Tout se faisait à peu près de nuit. [...] Sinon, nous n'avions plus aucun lieu commun, c'était notre appartement, point à la ligne, alors que dans la résidence, il y avait une très bonne vie communautaire, d'entraide, de solidarité, de bonheur d'être ensemble, etc.»