La nouvelle offre présentée par le gouvernement du Québec en matière d'immigration a pour objectif d'accueillir plus d’immigrants économiques francophones. Est-ce la bonne approche?
Selon Nathalie Normandeau, «viser 96 % d’immigrants économiques qui maîtrisent le français en 2027, c’est peut-être se tirer dans le pied».
La chroniqueuse souligne que c’est un discours pernicieux, car si le français ne se porte pas bien dans l’avenir, on pointera automatiquement du doigt les immigrants.
Elle soutient que ce discours est à tout le moins réducteur.
Quant à Luc Ferrandez, il affirme que la conversation est plutôt mal partie : «Les termes sont tellement galvaudés, imprécis, faux, politiques, idéologiques, [tournés] en slogans... il n’y a pas d'échange possible».
«J'aimerais mettre trois éléments d’échange à la disponibilité de la CAQ pour qu’elle enrichisse sa conversation. D’ailleurs, elle s’en va vers des consultations publiques et il y a sans doute du monde qui vont dire la même chose, mais bon, moi j’ai un micro, donc, je vais leur dire... L’avenir du français comme langue d’affaires, langue d’enseignement, langue de culture se joue essentiellement à Montréal. Ça, tout le monde le sait. 85 % de l’immigration se dirige vers Montréal. Alors, si tu ne réfléchis pas à la situation de Montréal, tu parles dans le vide...»
Selon lui, l'enjeu n’est pas la cible de 50 000 ou de 60 000 personnes, mais bien la concentration des immigrants dans une ville qui a déjà 50 % de personnes qui ne vivent pas dans un foyer, dont la langue maternelle est le français.
On les écoute...