Le premier ministre Philippe Couillard s'est livré jeudi à une défense vigoureuse du droit de tous de porter des signes religieux, incluant les personnes en autorité comme les policiers.
Il a qualifié de geste de bravoure le choix d'une étudiante de 17 ans qui veut devenir policière tout en continuant à porter fièrement le hijab.
La jeune fille, Sondos Lamrhari, étudie présentement en techniques policières au Collège Ahuntsic, à Montréal.
Il n'en fallait pas plus pour relancer le débat à l'Assemblée nationale sur le port de signes religieux pour les employés de l'État exerçant une autorité coercitive, comme les policiers, gardiens de prison et juges.
En conférence de presse sur un autre sujet, le premier ministre Couillard a affirmé que cette jeune fille pourrait bien faire figure de symbole, incarnant par sa démarche la liberté religieuse et la défense des droits de la personne.
Il a réaffirmé la position traditionnelle de son gouvernement, à savoir qu'il n'était pas question d'interdire à quiconque de porter des signes religieux.
C'est ce que prévoit la loi 62, avec pour seule limite que le visage soit découvert. Le gouvernement doit rendre publiques très prochainement les lignes directrices promises depuis des mois et devant servir de balises aux organismes et ministères pour interpréter la loi et traiter les demandes d'accommodement.
Chacun a le droit de réaliser ses rêves au Québec, a-t-il dit, à propos de l'étudiante voilée.
«Elle est très brave», cette étudiante, a dit le premier ministre, ne tarissant pas d'éloges envers la jeune fille.
Le hijab, comme d'autres signes religieux, fait partie de l'identité de la personne qui le porte, selon lui.
«Une personne est une personne est une personne», a-t-il ajouté, en anglais, pour illustrer que tous les Québécois avaient les mêmes droits.
Le chef du gouvernement a mis au défi ses adversaires, le chef caquiste François Legault, et le chef péquiste, Jean-François Lisée, de rencontrer cette jeune fille, de la regarder dans les yeux, et de lui dire qu'elle ne peut pas vivre et travailler au Québec si elle garde son voile.