Karim Jean Gilles a été déclaré coupable de négligence criminelle ayant causé de graves blessures à une fillette de sept ans en 2015, lorsqu'elle a été attaquée par son pitbull.
L'homme a subi son procès lundi et mardi au palais de justice de Longueuil. Le juge Pierre Bélisle de la Cour du Québec a lu son jugement jeudi matin au palais de justice de Longueuil.
Il n'a pas réagi quand le verdict est tombé.
Présente au tribunal, la mère de Vanessa avait les larmes aux yeux quand elle a entendu le mot coupable et a serré fortement la main de son conjoint.
Le juge Bélisle a dit en rendant son jugement que l'accusé avait été «irresponsable» et qu'il se moque de la loi et de la sécurité d'autrui. «Il aurait dû prévoir les conséquences de son inaction», a lu le juge. Il savait que ses chiens étaient dangereux et n'a pris aucune mesure pour empêcher qu'ils s'en prennent à quelqu'un, a-t-il ajouté.
Dans sa plaidoirie, l'accusé a même suggéré qu'il y avait peut-être eu provocation de la part de la petite victime.
«Cet argument est sans fondement», a tranché le juge Bélisle. Selon lui, l'accusé a démontré une «insouciance déréglée» envers la sécurité d'autrui, en omettant de munir ses chiens de colliers et de laisses lorsqu'ils étaient à l'extérieur, en ne clôturant pas sa propriété de façon adéquate pour empêcher que ses chiens ne s'échappent et en laissant les deux chiens à sa mère, qui n'avait pas la capacité de les maîtriser.
Lourdes séquelles
Le 20 septembre 2015, la petite Vanessa Biron s'était rendue au parc Marquise de la ville de Brossard avec sa soeur de cinq ans et sa mère. C'est là qu'elle a été attaquée par le pitbull de l'accusé, pendant que son autre chien tournait autour d'elle en grognant et en jappant. La mère de Vanessa s'est jetée sur elle pour servir de bouclier humain.
La fillette a notamment subi des blessures au visage, en plus d'une fracture au crâne et à une main. Les muscles et les nerfs d'un côté de son visage ont été broyés et un os de sa joue a été fracturé en sept morceaux, a expliqué Mme Biron. Elle a une paralysie au visage, n'a plus de glandes salivaires et son canal auditif a été déchiré.
L'accusé, qui se représente seul, n'a pas témoigné à son procès ni fait entendre de témoins.
La procureure de la Couronne avait fait valoir que l'accusé savait que ses chiens étaient dangereux et agressifs, et qu'il n'a rien fait pour empêcher que l'attaque du 20 septembre ne se produise.
L'accusé a de son côté plaidé mardi qu'aucun témoin n'est venu au procès dire que son chien avait attaqué un humain dans le passé.
Les représentations sur la peine auront lieu ultérieurement.
Karim Jean Gilles est passible de 10 ans de prison.