Un an après les manifestations historiques provoquées par l'élection de Donald Trump à la tête des États-Unis, les femmes de partout en Amérique du Nord ont repris samedi leurs pancartes et leurs bonnets roses pour dénoncer le sexisme en cette année marquée par le mouvement #moiaussi.
Bien que l’événement ait été créé en protestation à l’élection de Donald Trump, le président américain n'est plus l'enjeu principal de la Marche des femmes. Les organisateurs de l’événement souhaitent donner un nouveau souffle aux mouvements de dénonciations comme #MoiAussi (#MeToo). Les conversations, cette année, portaient moins sur le président Trump que sur le mouvement #moiaussi, qui a amené plusieurs femmes à dénoncer le harcèlement et les agressions sexuelles dont elles ont fait l'objet.
À Montréal, quelques centaines de personnes se sont rassemblées sur l'esplanade de la Place des Arts en matinée pour dénoncer le sexisme et les violences sexuelles perpétrées contre les femmes. Il y avait bien sûr plusieurs femmes, mais aussi des enfants et des hommes.
Des manifestantes ont dit espérer que le mouvement contribue à changer les mentalités pour que ces sévices ne soient plus tolérés.
Selon plusieurs d'entre elles, le mouvement n'est pas allé trop loin comme l'ont suggéré certaines personnalités françaises ou quelques acteurs, dont Liam Neeson, qui a parlé d'une «chasse aux sorcières».
«Une culture marquée par les inégalités»
Gabrielle Bouchard, présidente de la Fédération des Femmes du Québec, souligne que le mouvement est nécessairement «dérangeant» puisqu'il implique de revisiter toute une culture marquée par les inégalités.
«Ce que les gens considèrent comme étant allé trop loin, moi, je considère ça comme un moment d'inconfort dans lequel on doit s'asseoir et on doit rester pour être capables d'aller de l'avant par la suite», a-t-elle confié en entrevue.
Quelques politiciennes étaient présentes à l'événement, dont la députée du Parti québécois Catherine Fournier et sa collègue de Québec solidaire Manon Massé.
«Quand on est victime d'oppression, puis qu'on dit de toutes sortes de façon que ça n'a plus de bon sens, qu'on est tannées, qu'on est écoeurées puis qu'il faut que ça arrête, mais que ça continue, eh bien! un moment donné, tu cries un peu plus fort», a souligné Mme Massé.
Au moins 38 villes à travers le Canada, dont Halifax, Toronto et Vancouver, avaient organisé des marches, des rassemblements ou d'autres événements lors du premier anniversaire de l'inauguration de Trump.
Quant aux États-Unis, des milliers de femmes ont manifestés dans diverses villes, dont Los Angeles, New-York, et Chicago. En général, les foules y étaient beaucoup plus grandes que dans les villes canadiennes.
(En collaboration avec La Presse canadienne)