Le ministre du Travail du Québec, Jean Boulet, a annoncé lundi matin l’éventuel dépôt d’un projet de loi afin de protéger les jeunes travailleurs.
«Il y a un nombre croissant d’enfants qui travaillent dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre. Il y a par ailleurs une hausse (de 36 % en 2021) du nombre d’accidents de travail chez les jeunes. C’est important de mieux réglementer le travail des enfants.»
Respectant les recommandations de syndicats et d'associations patronales, le projet de loi devrait établir à 14 ans l'âge général d'admission à l'emploi. Sous cet âge, les jeunes ne pourraient travailler, sauf pour des cas d’exception prévus dans un règlement (gardiennage, entreprise familiale, agriculture, organisme de loisir...). On parle surtout des emplois à risque très faibles.
Mentionnons que le Comité consultatif du travail et de la main-d'œuvre recommande également d'interdire aux jeunes de 14 à 16 ans de travailler plus de 17 heures par semaine (dix heures la semaine), y compris le week-end, pendant l'année scolaire.
Ce comité a aussi consulté plusieurs autres organisations, dont la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse ainsi que l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréées.
«Il y a un assez large consensus. Les recommandations sont unanimes, autant de la part des patrons que des syndicats.»
M. Boulet indique que ce projet de loi sera déposé dès le début des travaux parlementaires, qui commenceront le 31 janvier. Il espère que cette loi sera appliquée avant l'été.
Quant à Karl Blackburn, président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec, qui a fait partie des consultations, cette loi permettra aux employeurs d’embaucher lorsque les besoins de main-d'oeuvre sont élevés tout en favorisant la réussite scolaire des jeunes.
-> Écoutez l'intégralité des interventions du ministre du Travail et du président du Conseil du patronat du Québec.