Alors que la ministre Pascale St-Onge a souligné mardi, lors des audiences du Comité permanent du patrimoine canadien de la Chambre des communes, qu'elle avait certains doutes sur les capacités de la direction de Hockey Canada à régler l'affaire de viol survenu en 2018, on a appris que Sport Canada, qui était déjà au courant de cette triste histoire d'abus sexuels présumés, n'a pas informé la ministre fédérale des Sports.
En entrevue avec Louis Lacroix et François Bessette, le député de la circonscription de Chicoutimi - Le Fjord et critique en matière de sports chez les conservateurs fédéraux, Richard Martel, a soutenu que la situation est pour le moins préoccupante.
«C'est inquiétant et c'est préoccupant, car Hockey Canada repêche les meilleurs joueurs de chaque équipe pour leur formation, dans laquelle 90 % d'entre eux sont des capitaines. Alors, quand on choisit des capitaines dans nos équipes, ce sont des gens qui sont responsables, qui sont très disciplinés et qui démontrent beaucoup de leadership. Et là on s'aperçoit qu'il y a des joueurs d'Équipe Canada junior qui agissent de cette façon... C'est inquiétant, surtout sur le plan de l'imputabilité ! Il n'y a aucune mesure disciplinaire ou quoi que ce soit après qu'on ait entendu parler de l'allégation d'agressions sexuelles.»
Des flèches pour Sport Canada
Pour l'ancien entraîneur des Saguenéens de Chicoutimi, le plus choquant c'est que Sport Canada était au courant des allégations, mais n'en a jamais fait part à la ministre St-Onge.
«Hier, ce qui nous a frappés, c'est Sport Canada ! Ils doivent se rapporter à la ministre. Sport Canada savait ça depuis 2018 et ils n'ont fait aucun suivi avec Hockey Canada et en plus de ça ils ne l'ont pas dit à la ministre. Alors la ministre l'a su seulement deux jours avant que cela s'étale au grand jour par TSN. Moi c'est certain, comme je suis un ancien "coach", tout le monde serait dehors !»
Monsieur Martel souligne que des suivis auraient dû être faits tout au plus avant de remettre des enveloppes de financement et surtout que la ministre aurait pu agir plus tôt si elle avait été mise au courant.
Par ailleurs, il est à noter que le PDG de Hockey Canada, Scott Smith, a réitéré qu'il serait à son avis le meilleur pilote possible pour procéder à l'ajout de plus de transparence, d’imputabilité et de changements dans son organisation. Il n'a donc aucunement l'intention de remettre sa démission, même s'il prétend qu'il comprend que plusieurs intervenants remettent en doutes ses capacités à orchestrer le tout.