TOKYO - Médaillée de bronze à la tour de 10 mètres aux Jeux olympiques de Rio, la plongeuse Meaghan Benfeito a raté sa qualification pour cette même finale, jeudi, à Tokyo.
Jamais dans ses pires scénarios, Benfeito n'aurait pu imaginer que son aventure olympique se termine de cette façon.
La plongeuse de 32 ans a pris le temps d'encaisser le coup avant de se présenter devant les journalistes. Elle avait eu le temps de sécher ses larmes et de retrouver sa contenance.
« Oui, je suis triste, je ne veux pas finir ma carrière comme ça. Ça me fait de la peine, mais je me suis battue jusqu’à la fin, je suis fière de moi.»
Plongeon raté
Cinquième lors des préliminaires, la Québécoise a complètement raté le premier de ses cinq plongeons de la demi-finale. Elle n’a obtenu que 38.40 points, ce qui lui a valu le dernier rang parmi les 18 participantes.
Ce plongeon, qui lui cause du souci à l'entraînement depuis quelques semaines, aura finalement causé sa perte.
« Je ne suis pas une athlète qui cherche des excuses. J’ai manqué mes plongeons. Plus tôt cette semaine, je me suis perdue un peu dans la vrille arrière de mon premier plongeon et ça a paru aujourd’hui que j’étais craintive. »
Invitée à développer davantage sur ce qui n'a pas fonctionné, elle précise que c'est un détail technique.
« Quand je lève trop la tête au départ, je ne parviens pas à avoir l’élan nécessaire pour arriver à la verticale. C’est décevant, d'autant plus que ça fait 20 ans que je le fais. De savoir que je n'ai pas été capable de l'exécuter quand ça comptait le plus, c’est poche.
« Mais en même temps, je suis fière d’avoir continué à pousser et de m'être battue jusqu’à la fin. Malgré deux plongeons manqués, j’ai quand même obtenu presque 300 points. »
En dépit du plongeon raté en ouverture, Benfeito a grapillé des positions lors de ses plongeons subséquents, notamment avec son double périlleux arrière en équilibre avec une vrille et demie à son quatrième plongeon.
Ce dernier lui a redonné un peu d'espoir et il lui a permis de remonter à la 12e position, la dernière donnant accès à la finale.
Mais son dernier n’a certes pas été exceptionnel et le dernier plongeon de l’Américaine Delaney Schnell l’a officiellement repoussé à la 13e position.
Avec ses 296,40 points, Benfeito a été à court de quelques points par rapport à la Mexicaine Alejandra Orozco Loca (301,40).
Ne pas finir comme ça
Si elle reconnaît avoir dans l'immédiat besoin de repos et qu'elle écarte l'option de poursuivre jusqu'aux Jeux de Paris en 2024, elle ne souhaite pas que sa carrière prenne fin sur cette performance.
« Je ne sais pas si c'est la fin. Je ne veux pas finir comme ça. »
Elle réfléchira donc au cours des prochaines semaines à la possibilité de disputer quelques Grands Prix de la FINA plus tard cette année.
L'incroyable Quan!
Par ailleurs, la finale a donné lieu à une autre domination des Chinoises. En fait, elles étaient seules dans leur monde.
La frêle Quan Hongchan, 14 ans seulement, a éclipsé toute concurrence, même celle de sa coéquipière Chen Yuxi, pourtant très solide. Elle a obtenu la note maximale (96,00) pour trois de ses plongeons pour décrocher la médaille d'or avec 466,20 points, soit 40 de plus que Chen.
Elle succède comme championne olympique à sa compatriote Ren Quian, victorieuse à Rio en 2016. La Chine monopolise la première marche du podium au 3 mètres dames depuis les Jeux de Pékin en 2008, où la Canadienne Émilie Heymans avait obtenu l'argent.
L'Australienne Melissa Wu, à ses quatrièmes Jeux olympiques, monte enfin sur le podium de l'épreuve individuelle à 29 ans après s'être classée parmi le top-6 à ses trois autres présences.