Voici le témoignage troublant d'une adolescente qui affirme avoir subi du harcèlement lorsqu'elle était membre de l'équipe Natation artistique Canada. À 17 ans, Meghean Lapierre ne pouvait se joindre à la demande d'action collective déposée mardi contre l'organisme.
Dès son arrivée au sein de l’équipe nationale 13-15 ans de Natation artistique Canada, elle a senti qu'«on n'y prenait pas soin des athlètes».
«Pendant les essais de l’équipe, j’ai eu une blessure très grave. La manière dont l’organisation a géré la situation a fait en sorte qu’elle s’est aggravée. Je n’ai pas reçu l’aide médicale nécessaire au bon moment.»
Nancy Vaillancourt, sa mère, qui participe également à la discussion, partage sa version des faits par rapport à la blessure de sa fille survenue en 2019.
«J’ai toujours eu confiance aux équipes d’entraînement. J’ai lâché prise quand elle est allée au Stade olympique se faire entraîner pour l’équipe nationale 13-15 ans. C’est d’ailleurs le seul temps où je n’aurais pas dû baisser les bras. La blessure de ma fille était sérieuse. Les reins de ma fille ont cessé de fonctionner. Elle s’est diagnostiquée seule et s’est rendue à l’hôpital, malgré qu’on lui avait interdit dans l’équipe. La vie de ma fille était atteinte. Elle ne pouvait plus manger. Ses bras ne pouvaient déplier. Elle était extrêmement malade.»
À la suite de sa convalescence et d'une réflexion à propos du comportement des entraîneurs de l'équipe nationale, elle décidé de tirer un trait sur son aventure au sein de Natation artistique Canada.
Plus tard, je me suis dit que je ne voulais plus faire affaire avec cette organisation, qui ne prend pas soin de ses athlètes. J’ai décidé de renoncer à mon rêve, en septembre 2020.»
Le recours
Cinq anciennes nageuses artistiques dénoncent le climat toxique et les abus physiques et psychologiques dont elles ont été victimes lors de leur passage au sein de l'équipe nationale du Canada. Ces anciennes athlètes de nage synchronisée, comme on appelait cette discipline auparavant, ont d’ailleurs intenté une action collective contre leur ancienne fédération.
Elles allèguent avoir été victimes d’intimidation, d’abus de toutes sortes et de harcèlement psychologique pour perdre du poids, afin d’être les plus minces possible.
Au moins cinq entraîneurs, dont la réputée Julie Sauvé, sont pointés du doigt.
Ce climat toxique a été en place pendant de nombreuses années.