Des médecins et des spécialistes de la santé publique américains et canadiens ont lancé une pétition, afin de diminuer les mesures de confinement pour les citoyens de 50 ans et moins.
Signée par 36 000 personnes, dont 3000 Canadiens, cette pétition n’est pas une initiative conspirationniste.
Ces médecins et spécialistes ne nient pas l’existence du coronavirus, mais ils estiment que les dommages collatéraux sont plus importants que ceux causés par le virus lui-même.
L’un de ces signataires est le Dr Jean-Roch Lafrance, anesthésiologiste d’origine québécoise qui pratique à Cornwall.
Il a soumis ses arguments en entrevue avec Bernard Drainville.
«On dit que les jeunes devraient continuer de vivre comme avant. On devrait diviser le monde en deux groupes. Les jeunes qui ne sont pas à risque élevé de mortalité et les vieux qui ont beaucoup de mortalité. En bas de 50 ans, pas de confinement, vous faites ce que vous voulez. Les vieux, on vous suggère, on ne vous force pas, c’est à votre avantage de vous cacher.
«Je ne nie pas le virus, c’est un adversaire de taille. On est en guerre et dans une guerre, il y a des morts et des blessés. Je dis juste que notre méthode a plus de bon sens que la leur. Le seul traitement, c’est l’immunité par le vaccin qu’on n’a pas encore et l’immunité normale. Même si on essaie d’empêcher Mère Nature de faire ce qu’elle veut, elle le fait pareil. Il faut se résigner à ça»
«Mais si jamais vous vous trompez, vous réalisez les conséquences? Les pertes de vie?»
Vision opposée
Cette proposition du Dr Lafrance ne tient pas la route si on se fie aux propos du Dr Gaston De Serres, médecin épidémiologiste à l’Institut national de santé publique du Québec.
«La Suède, c'est donner l'objectif d'avoir une société qui fonctionne tout en protégeant les personnes âgées. Comparativement aux pays avoisinants, la Suède a eu 10 fois plus de mortalité. Et ce n'est pas vrai que la COVID n'a aucun impact chez les plus jeunes. Et il y a des gens qui restent avec une grande fatigue ou des altérations cardiaques après leur épisode de COVID. De penser que les gens de 50 ans et moins n'ont aucune conséquences, ce n'est pas tenir compte de la réalité scientifique»
«Si vous me demandez de choisir entre un confinement et perdre l'odorat et le goût, c'est sûr que je vais choisir le confinement»