La vigilance d’une *mère de la Rive-Sud a permis d’arracher son adolescente aux mains d'un homme et d'une femme, qui ont été arrêtés et accusés de proxénétisme, il y a quelques jours.
*Pour les besoins de l'entrevue avec l'animateur Bernard Drainville, la mère a pris le nom fictif de Nathalie.
Les événements ont commencé quand l’adolescente s'est mise à faire de courtes fugues.
En mai 2018, l’adolescente a fugué, une fois de plus.
À écouter
Une adolescente sauvée du proxénétisme grâce à sa mère.
Avec
«Ma fille a eu des périodes difficiles. Elle faisait des fugues régulièrement. Au moins, je réussissais à garder contact avec elle. Une fois, lors d’une fugue, ses échanges (textos, messagerie électronique, réseaux sociaux) ont diminué. Un soir, elle m’a téléphoné à partir d’un appareil dont je ne connaissais pas le numéro. J’ai fait une recherche associée à ce numéro. J’ai ensuite téléphoné. L’endroit rejoint offrait des services d’escorte. […] J’ai appelé la police. J’ai montré les sites internet que j’avais découverts en faisant plus de recherche. Un enquêteur s’est fait passer pour un client et il a réussi à [extirper] ma fille de l’endroit.»
Mario Lavoie, qui a collaboré avec cette femme et la Direction de la protection de la jeunesse, fait partie du Service de police de l’Agglomération de Longueuil.
Les insultes
Toutefois, la mère n’était pas au bout de ses peines. Quand sa fille est revenue à la maison, elle a insulté sa mère.
«J’ai eu droit à plusieurs de crises de colère. Elle m’a dit qu’elle aurait bientôt 18 ans et qu’elle y retournerait. J’ai aussi eu plein d’insultes. Quand la poussière est retombée, on a pu parler des proxénètes… Aujourd’hui, tout va bien. Ma fille a réalisé qu’elle avait mis sa vie en danger. Elle s’est reprise en main. […] Il ne faut pas avoir peur de prendre les mesures nécessaires pour protéger nos enfants.»
Après des mois d’enquête, ceux-ci ont finalement été arrêtés et accusés de proxénétisme, publicité de services sexuels et avoir bénéficié d’avantages découlant de l’obtention de services sexuels.
Les deux accusés sont Jeffrey Audet, 30 ans, et Evlyne Lamer, 23 ans.
- Avec l'aide d'un article écrit par Frédérique Giguère, qui est paru dans le Journal de Montréal