Grand gagnant du dernier gala des Oliviers, Mike Ward a profité de sa tribune, dimanche soir, pour ironiser sur la bataille juridique qui l’oppose à Jeremy Gabriel.
Se présentant comme grand ardent défendeur de la liberté d’expression, Mike Ward a décidé de porter sa cause en Cour suprême. Cause qu’il avait perdue en Cour d’appel et qui le forçait verser 35,000 dollars à Jérémy Gabriel à titre de dommages moraux et punitifs pour avoir tenu des propos jugés discriminatoires sur son handicap.
Selon les commissaires Luc Ferrandez et Alexandre Taillefer, cette cause n’a rien à voir avec la liberté d’expression.
Et pour mieux comprendre le personnage, Luc Ferrandez a regardé des extraits de spectacles de Mike Ward sur Internet.
«C’est tellement extrême, c’est tellement poussé loin, tu ne t’attends tellement pas à ce qu’il dise ça. C’est sa forme d’humour. Il n’est pas le premier à faire ça. Les films d’horreur sont basés là-dessus. Ils vont plus loin que plus loin. Il y a une partie de la littérature pornographique, la littérature sur la torture, sur la peinture… on va aller plus loin, on va te surprendre. Mais il y a une différence entre faire de la littérature sur la torture et dire : ‘’demain, je propose qu’on torture Catherine Deneuve’’. Ce n’est pas pareil parce que là, tu viens de lâcher la chasse à courre. Tu viens d’ouvrir la trappe pour les rats et les haineux qui vont aller à la poursuite de la personne. Parce que tu as donné un nom, tu as donné une cible»
«On s’est retrouvé dans un débat qui devient de plus en plus odieux. On encense un Mike Ward qui est devenu le Voltaire québécois? Attends minute! Peut-on se battre pour autre chose qu’une joke? Pauvre ti-gars qui avait 13 ans à l’époque. La réalité, c’est que si Mike Ward s’était excusé et avait retiré la joke de son spectacle, on n’en parlerait plus. Aurait-on vraiment brimé la liberté d’expression? La réponse, c’est non»
«La liberté d’expression a été inventée il y a fort longtemps pour défendre les faibles. De permettre aux faibles de critiquer les forts. Faire le contraire, un fort qui attaque un faible, ça, c’est le black face. Je ne pense pas que la Cour suprême va reconnaître la liberté d’expression au détriment des personnes faibles ou souffrantes. Jeremy Gabriel a eu 23 opérations!»
«Imaginez l’intimidation qu’il a vécue, il a vécu l’enfer. C’est une situation qui n’aurait pas dû avoir lieu. Les gens comprennent mal ce que veut dire la liberté d’expression. Le fondement de la cause, c’est si les propos de Ward sont discriminatoires»
«C’est de l’acharnement»
«On a besoin davantage d’empathie dans notre société, mais, malheureusement, Ward est passé à côté de ça»