Au moment où brouillard de l’incertitude entourant le nouvel accord commercial nord-américain commençait à se dissiper, le Canada s’est retrouvé à nouveau embarrassé récemment quand le président américain Donald Trump a soudainement menacé le Mexique de nouveaux tarifs douaniers en raison de l’afflux de migrants à la frontière sud.
Vendredi, le vice-président Mike Pence venait tout juste de quitter l'espace aérien canadien après une visite amicale pour promouvoir le nouvel accord entre les trois pays lorsque Donald Trump a soudainement annoncé un ultimatum au Mexique: freinez l'afflux de migrants vers le Nord, ou faites face à plus de tarifs sur vos biens.
Dans une note envoyée à des clients, l'avocat établi en Ohio Dan Ujczo était sans équivoque: ces nouveaux tarifs pourraient éloigner encore davantage la ratification de l'Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM), surtout que le Congrès américain n'avance pas beaucoup sur le sujet.
Il y a moins de deux semaines, les États-Unis ont levé les tarifs douaniers sur l'acier et l'aluminium, qui affectaient le Canada et le Mexique. Les deux pays avaient signalé que cette mesure retardait encore davantage la ratification de l'accord.
Mardi, Mike Pence était tout sourire à Ottawa lorsqu'il a promis plusieurs fois de mener un effort concerté à Washington pour s'assurer que le Congrès ratifie l'ACEUM. Cet optimisme s’était presque évaporé, vendredi.
Donald Trump et Justin Trudeau ont eu une conversation téléphonique vendredi, mais une description de l'appel divulguée par le bureau du premier ministre ne faisait pas mention des derniers développements. Les deux dirigeants auraient cependant «réitéré leur engagement envers l'Accord de libre-échange nord-américain et ont accueilli favorablement les progrès en vue de la ratification».
Toutefois, l'accord commercial n'entrera en vigueur que lorsque les élus des trois pays le ratifieront.
Le gouvernement Trudeau a présenté un projet de loi pour assurer la ratification de l'accord plus tôt cette semaine. Le temps commence à presser, tandis qu'il ne reste que quelques semaines avant la pause estivale de la Chambre des communes, qui ne devrait pas siéger avant les élections fédérales de l'automne.